Après que les Midianites, sur l’incitation de Bilaam, ont encouragé les enfants d’Israël à la débauche, est venue maintenant l’heure de la vengeance :

« Hachem parla à Moïse en disant : ? Exerce la vengeance des enfants d’Israël sur les Midianites , après quoi tu seras réuni à ton peuple.? » ( Bamidbar 31, 1 et 2).
Objet Inconnu

Chaque tribu enrôla un contingent de mille homme, soit douze mille au total (versets 4 et 5).

Toute la population de Midian fut passée par les armes, à l’exception des femmes qui « n’avaient pas connu d’homme ».

Signalons cependant que ce massacre est loin d’avoir été un génocide. Nous retrouvons en effet les Midianites, plusieurs siècles après, dans le livre des « Juges », où ils seront vaincus par Gédéon.

A propos du butin que les enfants d’Israël ont emporté, la Tora indique comment ils auront le droit de l’utiliser : « Tout objet qui va dans le feu, vous le ferez passer par le feu et il sera pur [?] et tout objet qui ne va pas dans le feu vous le ferez passer par l’eau » ( Bamidbar 31, 23).

C’est à partir de ce verset qu’ont été édictées les règles de « cachérisation » de certains de nos ustensiles, telles qu’on les pratique encore aujourd’hui lorsque l’on veut les rendre utilisables notamment pendant Pessa?h .

On effectue soit une hag?ala (« trempage dans de l’eau bouillante »), soit un liboun (« passage par le feu »), avec comme principe de base : ke-bol?o kakh polto (« comme il l’a absorbé ainsi le recrache-t-il » ? Choul?han ?aroukh Ora?h ?hayyim 451, 13 ).

En d’autres termes, le choix entre la hag?ala et le liboun est déterminé par la façon dont l’ustensile a absorbé les aliments avec lesquels il a été en contact.

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Haftarath parachath Matoth – L’élection de Jérémie

La haftara que l’on a associée à la parachath Matoth est la première des trois haftaroth de-pour?anoutha (« haftaroth de menaces ») que l’on récite entre les jeûnes du 17 tamouz et du 9 av .

Empruntée au premier chapitre du livre de Jérémie, elle rapporte les circonstances dans lesquelles Hachem a choisi ce prophète pour être Son porte-parole.

Contrairement à Moïse et à Isaïe, dont le choix par Hachem en tant que prophètes ne donne lieu à aucune explication, celui de Jérémie est clairement motivé : « ? Je t’ai sanctifié avant même ta sortie du sein de ta mère » (1, 5).

En présence d’une telle insistance divine, Jérémie ne proteste pas. Ou du moins sa réaction est loin d’être aussi négative que celle de ses devanciers. Moïse avait demandé à être dispensé de servir comme libérateur au motif qu’il était « lourd de bouche et lourd de langue » ( Chemoth 4, 10). Isaïe avait, quant à lui, protesté de « l’impureté de ses lèvres » (Isaïe 6, 5). Jérémie, au contraire, n’invoque pas son incapacité ou son indignité qui le rendraient inaptes à la prophétie, mais seulement sa trop grande jeunesse (1, 6).

La mission de Jérémie est définie d’une manière on ne peut plus concise dans le premier chapitre de son livre, verset 10. Il devra « arracher et démolir, détruire et renverser, bâtir et planter ». On retrouve l’énumération de ces tâches, sous une forme à peine plus explicite, dans 18, 7 et 31, 27.

Aussi la Guemara ( Baba bathra 15a) explique-t-elle, pour justifier la place occupée jadis par le livre de Jérémie entre celui des Rois et celui d’Ezéchiel, qu’il contient uniquement le récit d’une destruction ( koulei ?hourbana ).

En réalité, il convient d’atténuer le caractère un peu péremptoire de cette affirmation, en considération du fait qu’à « l’arrachage et à la démolition, à la destruction et au renversement » succéderont l’acte de « bâtir » et celui de « planter ». En effet, le livre de Jérémie contient plusieurs chapitres ? de 30 à 33 inclus ? qui constituent, à l’instar des chapitres 40 et suivants d’Isaïe, de véritables « consolations ».

Jacques KOHN zal