« Dans la Tente d’assignation, en dehors du Rideau qui est près du Témoignage, Aharon la disposera, et ses fils, du soir jusqu’au matin devant Hachem, statut pour toujours pour leurs générations de la part des enfants d’Israël. » (27, 21)

Expliquant les mots : « du soir jusqu’au matin », Rachi écrit : « Donne-lui la mesure d’huile nécessaire pour qu’elle brûle du soir jusqu’au matin ! Nos Sages l’ont évaluée à un demi-log pour les nuits de téveth, qui sont les plus longues. Et il en va de même pour toutes les nuits de l’année : s’il en reste, peu importe. »

Pourquoi a-t-il fallu fixer une mesure pour l’huile ? Le grand prêtre ne pouvait-il pas l’évaluer au jour le jour ?

Rav Pinhas Horowitz explique dans son Panim Yafoth : Le Maguèn Avraham (Ora?h ?Hayim 672, 3) écrit que les Sages ont certes institué une mesure d’un demi-log, mais que tout dépendait de la mèche. C’est pourquoi nous pouvons dire que l’institution du demi-log était destinée à nous informer de l’épaisseur appropriée de la mèche. Trop mince, elle aurait dévalorisé la mitswa. Et trop épaisse, elle aurait donné à la flamme l’apparence d’une torche. Ils ont donc décidé qu’elle devait avoir la consistance permettant à un demi-log de brûler pendant toute la nuit en plein hiver.

« Dans la Tente d’assignation, en dehors du Rideau qui est près du Témoignage, Aharon la disposera, et ses fils, du soir jusqu’au matin devant Hachem. » (27, 21)

Dans une lettre rédigée en 5698 (1938), Rav Yits?haq Hutner a expliqué ce qui suit : « On m’a demandé pourquoi je m’oppose à l’aménagement du programme de la yechiva de telle façon qu’il suscite plus d’intérêt de la part des donateurs.
J’ai répondu en citant l’enseignement du Talmud (Chabbath 22b), selon lequel « la lumière située à l’ouest [alimentée par la même quantité d’huile que les autres et allumée en premier, elle brûlait encore pendant leur nettoyage] témoignait aux habitants du monde que la Chekhina résidait en Israël. »
Cette affirmation semble fort étonnante. Ladite lampe située à l’ouest brûlait dans un endroit où un Israélite non-kohen n’avait pas le droit d’entrer. A plus forte raison un non-Juif ne pouvait-il s’y introduire ! Dans ces conditions, comment pouvait-elle « témoigner aux habitants du monde que la Chekhina résidait en Israël » ?
Sans aucun doute, c’est auprès du peuple juif que cette lumière servait à renforcer la conscience de la présence en son sein de la Chekhina. Et plus cette conscience était puissante parmi les enfants d’Israël, plus elle était répandue et forte parmi les nations du monde.
De la même manière, si nous voulons que le monde prenne conscience de l’action et de l’impact de notre yechiva, nous devons veiller à la fortifier intérieurement dans les secteurs qui ne sont pas entièrement sous les regard étrangers. En agissant ainsi, soyons assurés que cette lampe, qui brûle discrètement au c?ur de notre Sanctuaire, témoignera aux enfants d’Israël que la Présence divine réside dans les activités déployées entre ses murs. »

« Et toi, fais approcher de toi Aharon ton frère et ses fils avec lui du milieu des enfants d’Israël pour exercer pour Moi la prêtrise : Aharon, Nadav et Avihou, El?azar et Ithamar, fils d’Aharon. « (28, 1)

Pourquoi la Tora précise-t-elle ici les noms des fils d’Aharon ? Nous les connaissons depuis plusieurs parachiyoth ! Après avoir énoncé : « Aharon et ses fils », fallait-il encore les désigner spécialement ?

Pour le Maharil Diskin, cette énumération s’imposait en effet. Avant le péché du veau d’or, le service sacerdotal était exécuté par les premiers-nés. C’est seulement ensuite que ce privilège leur a été retiré pour être confié à Aharon et ses fils.
Nadav, le fils aîné d’Aharon, n’a pris aucune part à la faute du veau d’or, pas plus d’ailleurs qu’aucun membre de la tribu de Léwi. C’est pourquoi il n’y avait aucune raison de lui retirer le privilège d’assurer le service. Du coup, on aurait pu supposer qu’il n’ait pas eu besoin d’en passer par le processus de sanctification avec son père et ses autres frères.
Eh bien non ! La transmission du service des premiers-nés à celui des kohanim a été générale et a donc inclus Nadav, bien qu’il n’ait pris aucune part au péché. Dès lors, le privilège d’accomplir le sacerdoce n’a plus appartenu qu’à la famille d’Aharon, lequel a dû se plier au processus de sanctification avec tous ses fils.