La communauté juive orthodoxe de Londres vient d’être confrontée à un problème lié aux progrès de la technologie : la municipalité de la ville a en effet décidé, dans le cadre d’un plan de rénovation, de remplacer les vieux compteurs d’eau par des appareils numériques risquant d’entraîner la profanation du Shabbat à chaque ouverture d’un robinet.

D’après le journal Makor Rishon, après avoir cherché des solutions auprès d’ingénieurs locaux, la Badatz de Londres (haut tribunal rabbinique), considérée comme l’institution religieuse la plus stricte de la ville, a décidé de s’adresser à l’Institut israélien Zomet, du Goush Etsion, qui s’est donné pour mission de trouver des solutions technologiques à des problèmes de Halakha, sans enfreindre le moindre commandement, dans certains cas particulièrement complexes.

Le Rabbin Menachem Pearl, directeur de Zomet, a répondu en indiquant tout d’abord qu’il existait également en Israël des compteurs d’eau numériques qui posaient un problème lors de leur utilisation pendant Shabbat étant donné qu’on risquait, en ouvrant un robinet, de fermer un circuit électrique.

Il a ajouté que l’appareil inscrivait des chiffres lorsqu’un robinet était ouvert et que même si l’action était considérée comme ‘Grama’, c’est-à-dire de façon décalée et indirecte, elle était formellement interdite car elle ne pouvait être autorisée qu’en cas de perte d’argent. Et de préciser que ‘le seul cas où le Grama était permis pour des besoins personnels, c’était pour éteindre un incendie à la maison de peur qu’il ne se propage’.

Que propose donc Zomet comme solution ? Il propose d’introduire un petit changement dans le code qui régit les compteurs numériques afin qu’ils recensent les changements uniquement après une consommation de 100 litres d’eau. « Il semble raisonnable de supposer, a expliqué le rabbin Pearl, que même si l’on prend une douche le jour du Shabbat, l’utilisation de l’eau n’atteindra pas 100 litres, et donc les compteurs n’inscriront pas de chiffres chaque fois qu’on ouvrira un robinet dans la maison ».