La ‘loi sur la Shoah’ qui vient d’être adoptée par la Diète polonaise et doit encore être entérinée par le Sénat et le président, a suscité à juste titre un véritable tollé en Israël et auprès de nombreux rescapés.

Le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou, qui a dénoncé avec vigueur ce projet de loi visant à interdire d’accuser la Pologne d’avoir eu une part de responsabilité dans les atrocités perpétrées par les Nazis, s’est entretenu dimanche soir au téléphone avec son homologue polonais Mateusz Morawiecki.

Au cours de la conversation, les deux hommes ont convenu de l’ouverture d’un dialogue entre deux équipes représentant les deux Etats afin de parvenir à un arrangement concernant cette législation très problématique.

Un peu plus tôt, le président polonais Andrzej Duda avait réagi aux protestations scandalisées de ces derniers jours en affirmant que ‘la loi n’avait pas encore été élaborée de façon définitive’.

Dans un communiqué publié dans la journée, il a indiqué notamment que la loi avait pour objectif ‘d’empêcher la distorsion de la vérité’. Ajoutant qu’il comptait publier son avis complet sur la question, il a déclaré ‘qu’il regrettait que toute cette polémique ait éclaté pendant la Journée dédiée au souvenir des victimes de la Shoah’ et ait suscité des réactions ‘émotionnelles’ au lieu de tenir un débat ‘sur les faits’.

Dans cette controverse, personne n’oublie que de nombreux Juifs ont eu la vie sauve grâce à l’aide courageuse, et même héroïque, de citoyens polonais qui ont fait preuve d’altruisme et d’humanité. Dans les données publiées par Yad Vashem, il est précisé qu’entre 30 000 et 35 000 Juifs polonais, ce qui correspond à près de 1 % de l’ensemble de la communauté juive du pays, ont survécu grâce à l’aide de leurs compatriotes polonais. Et on peut rajouter à cela que 6 620 Polonais non-juifs, nombre le plus important pour un seul pays, ont été honorés du titre de ‘Juste parmi les Nations’.