Le Premier ministre japonais Shinzō Abe, en visite en Lituanie, a rendu hommage au diplomate nippon Chiune Sugihara, aujourd’hui disparu, qui a sauvé des milliers de Juifs pendant la Shoah.

Il l’a fait au cours d’une visite  qu’il a effectuée avec son épouse Akie dans un musée rappelant les bienfaits de ce héros, appelé ‘Sugihara House’, à Kaunas (Kovno), dans le centre de la Lituanie, érigé en 2000 dans l’ancien consulat du Japon où Chiune Sugihara avait travaillé.

A l’issue de sa visite, Shinzo Abe a déclaré aux journalistes : “Les actes humanitaires courageux de Sugihara sont loués dans le monde entier. En tant que Japonais, je suis très fier de lui ».

Chiune Sugihara, qui occupait le poste de consul du Japon à Kaunas en Lituanie pendant la Seconde Guerre mondiale, a risqué sa carrière, et même sa vie, en accordant près de 6 000 visas à des Juifs qui fuyaient la Pologne et cherchaient un refuge, loin de la barbarie nazie.

Parmi ceux qui ont réussi à arriver à Kobé, au Japon puis, plus tard, à Shanghai en Chine, se trouvaient 350 étudiants et 70 rabbins de la yechivat Mir, qui avaient échappé à la persécution nazie en Pologne et ont ainsi survécu à la guerre.

Les réfugiés devaient traverser l’Union soviétique pour arriver au Japon. Un grand nombre d’entre eux sont ensuite repartis pour Shanghai, en Chine, où 30 000 sont restés jusqu’à la fin de la guerre.

En 1947, Sugihara est rentré au Japon. Mais il n’a pas pu retrouver ses fonctions au sein du ministère des Affaires étrangères. Officiellement, il a été licencié en raison d’une compression de personnel. Mais il était clair qu’on lui faisait payer chèrement l’aide qu’il avait apportée aux Juifs pendant la guerre.

Chiune Sugihara a agi selon sa conscience, allant à l’encontre de la volonté de son gouvernement. Son geste a été salué plus tard par Yad Vashem qui lui a décerné le titre de Juste parmi les Nations en 1986.