Voilà un peu plus de deux siècles, les scientifiques européens et américains cherchaient encore le  » blé sauvage  », cette variété de blé originelle de laquelle ont découlé toutes les variétés de blé domestique que nous consommons aujourd’hui.

Or, aux yeux de ces chercheurs, il était évident que le berceau de ce blé sauvage se situait au Moyen-Orient, les conditions climatiques y étant optionnelles pour ce genre de culture. Leurs recherches, qui se concentraient dans tout le bassin méditerranéen, n’ont jamais abouti.

Mais c’est un peu  » par hasard « , lors d’une excursion près de Roch Pina en Galilée, qu’en 1906, un agronome juif, Aaron Aaronson, découvre deux pieds de blé sauvage (Triticum dicocoides) qu’il nomme  » Em Ha’hita  » –  » la mère du blé  ». Une importante découverte, tant pour les agronomes que pour les historiens, qui rend alors Aaronson célèbre dans le monde entier.

La découverte de ces deux premiers pieds de blé est suivie d’autres trouvailles du même genre aux quatre coins d’Eretz Israël ! Aaronson comprend tout de suite que cette espèce qu’il a découverte va révolutionner la culture du blé et qu’il sera désormais possible de procéder à des greffes à partir de la  » Em Ha’hita  ». Ces espèces nouvellement obtenues pourront être, il l’espère alors, très résistantes à la sécheresse et aux maladies.
Aujourd’hui encore, de nombreux agronomes en Israël comme à l’étranger poursuivent les recherches entamées par Aaronson en espérant découvrir dans le blé sauvage israélien le meilleur moyen de combattre la faim dans le monde.

L’orge

Dans la littérature talmudique, l’orge est plutôt considérée comme un aliment destiné aux animaux. Mais avec les siècles, les humains ont appris à l’utiliser, ou plus précisément le malt, à leur propre profit en créant une nouvelle boisson : la bière.
Si  » bière  » rime souvent avec…  » Bavière  », un petit tour dans les brasseries en Israël prouve que nous n’avons maintenant rien à envier aux Européens !
Certes, les Israéliens ne sont pas de grands consommateurs de bière – ils en boivent en moyenne 14 litres par an et par personne (contre 160 pour les Tchèques) -, mais il s’agit quand même d’un marché annuel de 1,2 milliard de shekels. Rien d’étonnant donc à ce que ces dernières années, on assiste à une véritable effervescence dans la production de bière Made in Israël.
Commençons par un peu de nostalgie : dans les années 70, celui qui tenait absolument à boire une bière israélienne n’avait le choix qu’entre les trois marques Maccabi, Necher et Goldstar.
Puis, voilà quelques années, de petites brasseries artisanales ont vu le jour un peu partout dans le pays. Les Israéliens ont alors vite appris qu’avec un petit investissement de quelques centaines de shekels, il était possible de produire sa propre bière. Pour les meilleures d’entre elles, il faudra néanmoins quelques années avant qu’elles n’obtiennent une véritable notoriété, les consommateurs ayant encore du mal à se séparer de leurs bières allemandes, irlandaises ou bien françaises.
Aujourd’hui, les bières artisanales conquièrent peu à peu le marché israélien et sont en bonne voie pour se lancer vers l’exportation.
La vigne

La mauvaise réputation du vin israélien n’est plus qu’un mauvais souvenir… Adieu les vins sucrés et autres atteintes au bon goût ! Car aujourd’hui, les vins d’Israël gagnent médailles sur médailles, et dans les guides écrits par les œnologues mondiaux les plus réputés, ils font désormais partie de la  » cour des grands « .
Jusqu’à il y a une vingtaine d’années, Israël produisait principalement du vin doux, essentiellement destiné au Kiddouch du Chabbat. Les Israéliens ne buvaient alors que 3,9 litres par an. Mais aujourd’hui, ils ont doublé leur consommation et consomment près de 8 litres de vin par an, un chiffre en progression constante.
Voilà deux décennies seulement que le potentiel israélien a été en quelque sorte re-découvert. En effet, sur le plan climatique et géologique, plusieurs régions d’Israël disposent d’un climat et de sols parfaits pour la culture de la vigne : c’est particulièrement le cas du Golan, de la Galilée, de la Samarie, de la plaine du Sharon et d’une partie de la Judée. Ainsi, trouve-t-on maintenant environ 150 établissements viticoles en Israël et de nombreux autres producteurs artisanaux.
Lorsqu’on se penche sur l’histoire locale et régionale du vin, on se rend compte que le Proche-Orient a été le berceau de cette boisson : on a en effet découvert des amphores portant des inscriptions en hébreu dans plusieurs pays d’Europe, signe évident que le vin d’Israël s’exportait déjà à ces époques ! On retrouve aussi d’anciens pressoirs et celliers dans toutes les régions du pays.
Aujourd’hui, Israël ne fait donc que renouer avec cette tradition antique.
Selon de nombreux œnologues, les vins israéliens font déjà partie de la carte du monde des vins. Pour s’améliorer encore un peu plus, affirment-ils, les vignobles israéliens doivent acquérir davantage d’indépendance, cesser de copier les vins français et américains, et surtout avoir davantage confiance dans la qualité même et l’originalité de leurs vignes…
La figue

« Tous les fruits contiennent des déchets : les dattes ont leur noyau, le raisin a ses graines, les grenades ont leur écorce, mais la figue est entièrement bonne à manger. Il en est de même avec les paroles de Torah : elles ne contiennent aucun détritus », (Yalkout Chimoni sur le livre de Josué).
Les textes du Tana’h et du Talmud regorgent de citations liées à la figue. Tantôt ce fruit est comparé – comme ici – à la Torah, tantôt il est comparé au peuple d’Israël. Dans la plupart des cas, on lui confère une connotation positive.
En hébreu, l’été se dit « kaïts » car c’est à cette saison qu’a lieu le « kaïts », la cueillette des figues.
C’est en Israël, plus précisément dans la Vallée du Jourdain, qu’ont été découvertes en 2006 neuf figues calcinées datant de plusieurs milliers d’années. Selon les spécialistes, ces fruits étaient bouturés, ce qui laisse penser que les figues sont les premiers fruits à avoir été domestiqués par l’homme. L’équipe de chercheurs israélo-américains qui a fait cette découverte a affirmé dans un article paru dans la revue  » Science  » que cette domestication se serait produite bien avant celle des premières céréales et des légumes.
Quoi qu’il en soit, le figuier est aujourd’hui, un arbre qui pousse un peu partout en Israël. Peu exigeant et ne nécessitant pas d’arrosage, il n’a quasiment pas besoin de la main de l’homme pour produire ses nombreux fruits.
On trouve plusieurs espèces de figues en Israël : la Yaffa, la Turque, la ‘Haroubi, la Capricieuse rouge et sa consœur, la Capricieuse violette. Ces différentes variétés mûrissent de mai à novembre.
La grenade

À en croire les médecins, la couronne que porte la grenade lui sied à merveille: ses propriétés nutritives ne sont plus à prouver et sa capacité à soigner ou, tout au moins, à prévenir certaines maladies a été déjà prouvée scientifiquement.
Depuis que le Rambam a écrit qu’il fallait utiliser la peau de la grenade pour arrêter un saignement, on a découvert à ce fruit des centaines de propriétés médicales : elle contient des vitamines B, C, E et K et des anti oxydants puissants. Elle nettoie les artères, fait des miracles contre la hausse de tension, réduit le cholestérol et aide à soigner les rhumatismes, les gingivites et les maladies du cœur. Elle réduirait même les risques de contracter certains cancers.
En Israël, la culture de la grenade a beaucoup augmenté depuis le début des années 2000.
Alors que seuls 110 hectares lui étaient consacrés dans les années 90, la superficie des vergers de grenades est passée à 1 000 hectares en 2005.
Si le grenadier est un arbre qui tolère la sécheresse, une irrigation régulière reste obligatoire pour la production de rendements commerciaux. La fameuse méthode israélienne d’irrigation au  » goutte-à-goutte  » a ainsi permis d’améliorer la productivité de plus de 37 % tout en économisant 66 % d’eau.
L’olive

L’olive… ou plutôt l’huile d’olive ! Ses liens avec l’histoire du peuple juif remontent en fait jusqu’ à Noa’h et ils se sont poursuivis et développés tout au long des siècles.
Des recherches archéologiques ont ainsi permis de retrouver en Israël des noyaux d’olives vieux de plusieurs millénaires. Il semblerait aussi que l’huile d’olive ait toujours fait partie des produits de base de notre pays et que son usage recouvrait de nombreux domaines comme bien sûr l’alimentation, l’éclairage et le chauffage, mais également les rites religieux tels l’onction du Cohen Gadol et des rois, l’allumage de la Ménorah à sept branches dans le Temple et l’allumage des bougies le Chabbat…
Voici déjà plusieurs années qu’on assiste à une véritable révolution dans le domaine de l’oléiculture en Israël. En effet, les terrains destinés à la culture de l’olive se sont considérablement développés et aujourd’hui, près de 23 000 hectares sont consacrés à la culture de l’olive.
Une dizaine de variétés est cultivée : les plus connues étant la Souri (syrienne) ou Tsouri (en allusion à la ville de Tsour au Liban), et la Barnéa.
La datte

Les palmiers-dattiers semblent avoir toujours fait partie du paysage israélien… Et pourtant, ce n’est qu’en 1924 qu’ils ont fait leur réapparition dans le pays lorsqu’une délégation du Congrès sioniste mondial importa quelques centaines de boutures directement d’Égypte.
L’un des précurseurs du retour du palmier-dattier en Israël était Bentsion Israéli, du kibboutz Kinnéret. Déterminé à développer la culture de ce fruit, malgré l’opposition des agronomes qui affirmaient alors que la culture du palmier ne convenait pas du tout au climat israélien, il voyagea un peu partout dans le Proche et le Moyen-Orient pour trouver les variétés de dattes qui s’acclimateraient le mieux aux conditions météorologiques et géologiques de la terre d’Israël. Finalement, ce seront 7 000 boutures qu’Israéli ramènera de tous ses voyages. Elles seront plantées principalement dans la Vallée du Jourdain.
Aujourd’hui, malgré les prévisions pessimistes initiales des agronomes, la plus grande plantation de palmier-dattiers au monde se situe en Israël, plus précisément au kibboutz religieux de Tirat Tsvi, dans la Vallée du Jourdain. Il s’étend sur une superficie de 120 hectares qui accueillent plus de
16 000 arbres. Laly Derai en partenariat avec Hamodia