Ra’hel Iménou, la matriarche Ra’hel est certainement l’un des personnages féminins le plus marquants de l’histoire juive. Et sa Hiloula qui tombe cette année ce chabbat 11 Hechvan est l’occasion de mentionner sa grandeur, et ce pour deux raisons principales :

La première c’est qu’il est inscrit dans les textes de nos sages, et notamment dans le Talmud que c’est par le mérite de Ra’hel que le peuple d’Israël sera délivré à la fin des temps. De quel mérite s’agit-il ? Nos sages mentionnent le fait qu’elle ait laissé à sa sœur Léa la priorité pour épouser Yaacov. En effet, se doutant de la ruse de Laban, Yaacov et Ra’hel avaient convenu entre eux de certains signes pour pouvoir se reconnaître lors de la nuit de noces. Mais après que Laban avait décidé de remplacer sa seconde fille par l’aînée Léa, Ra’hel a dévoilé les signes à sa sœur, afin que Yaacov ne se doute pas du subterfuge. Agissant de la sorte dans la plus grande des bontés, notre matriarche a donc pu éviter l’humiliation à sa sœur et c’est ce mérite qui lui vaudra d’être la mère d’Israël.
En faisant passer au second plan sa volonté d’épouser Yaacov et pour conserver intact l’honneur de sa sœur, Ra’hel s’est placée dans une dimension hors normes.
Mais il y a une seconde raison qui a fait de Ra’hel un personnage tellement exceptionnel : c’est le fait qu’elle soit morte en chemin à Éfrat en donnant naissance à Binyamin et qu’elle ait été enterrée par son mari sur la route, à la demande de D.ieu. Et comme le dit le Midrach, cette route de Bethleem est celle qu’emprunteront les enfants d’Israël lors de leur retour de Galout. Ils passeront donc près du tombeau de Ra’hel qui avait pleuré il y a bien longtemps en les voyant partir en exil. Et alors, elle priera pour eux afin qu’ils puissent tous rentrer « au bercail ».
Ces deux leçons sont d’une réalité poignante aujourd’hui, quand on sait les difficultés rencontrées par le peuple d’Israël pour légitimer sa présence sur la terre d’Israël et pour faire reconnaître aux yeux des Nations le caractère hautement spirituel et symbolique de cette ville de Bethleem, où Ra’hel repose.
Rien ne saurait donc dissocier séparer le peuple juif de sa mère, Ra’hel. Comme le dit le prophète Jérémie, elle cherchera ses enfants un par un, pour les « ramener à la maison. »
Puissions-nous avoir le bonheur de voir cette prophétie s’accomplir sous nos yeux. Amen.

Par rav Sitruk,