Le septième jour de Pessa’h et sa signification

Le septième jour de Pessa’h , contrairement au dernier jour de Soukoth , n’est pas une fête distincte. Elle n’est que la conclusion des six jours qui la précèdent. C’est pour cette raison que nous ne récitons pas la berakha Chéhé’héyanou en allumant les lumières ni pendant le Qiddouch .

La Tora ne rattache ce dernier jour de Pessa’h à aucun événement de notre histoire, et c’est notre tradition orale qui l’associe au passage de la Mer rouge et à la mort des Egyptiens qui s’étaient lancés à la poursuite des enfants d’Israël (voir notamment la Mekhilta , citée par Rachi [ ad Chemoth  14, 5]).

On peut s’étonner qu’un événement aussi grandiose ne soit pas explicitement fêté, ni que sa date ne soit pas mentionnée dans la Tora autrement que par référence au premier jour de la fête, alors que toutes les autres solennités de notre calendrier sont clairement définies par rapport à celui-ci.

Les fêtes qui sont célébrées par le peuple juif, explique le Séfèr ha-todaa , commémorent des événements qui lui ont procuré le salut, et jamais ceux qui ont causé l’anéantissement de ses ennemis. De même que Hachem ne se réjouit pas de la destruction des méchants, qui sont malgré tout Ses créatures, de même le Juifs n’applaudissent pas aux malheurs de ceux qui leur ont fait du mal.

C’est pour cette raison que la récitation du Hallel est amputée de deux passages que l’on récite habituellement.

Comme le rapporte le Midrach , les anges ont voulu, lors du passage de la Mer rouge, entonner un cantique. Mais Hachem a protesté contre leur initiative : « Comment ! Mes créatures ont été englouties dans la mer, et vous voudriez chanter cet événement ! » Voilà pourquoi, à notre tour, nous retranchons une partie du Hallel .

(Signalons également que cette amputation est également de mise, mais pour d’autres raisons, à Roch ‘hodech . L’une de ces raisons de cet abrègement tient au verset : « Il y aura pour vous un chant comme dans la nuit où l’on sanctifie une fête? » [Isaïe 30, 29]. Par interprétation de ce verset a été instituée la règle [voir ‘Arkhin 10b]. selon laquelle il n’est obligatoire de réciter de cantique que pour célébrer les fêtes « sanctifiées », c’est-à-dire pendant lesquelles il est interdit de travailler. Voilà pourquoi la récitation du Hallel à Roch ‘hodech correspond à un simple usage [ minhag ]., et non à une obligation [ din ]., et c’est pour marquer cette différence qu’on le raccourcit [ Michna beroura ad Choul’han aroukh Ora’h ‘hayyim  422].)

Jacques KOHN Zal