AU FONDEMENT du retour – entendez de la téchouva -, on trouve cette même idée : nos actes sont susceptibles d’être repris et réinsérés dans le cours d’une existence qui ne connaît pas la faute. « Relance » de l’âme dans la route que l’être suit pour arriver au terme qui lui fut fixé, cette résurrection ne doit pourtant pas nous laisser croire que ces actions n’ont laissé aucune trace derrière elles et qu’en même temps que nous nous amendons de nos forfaits, le réel ne conserve pas la mémoire de notre présence… Loin s’en faut !

Souvenons-nous de cette phrase de Jean-Paul Sartre quand il écrit : « Imagine une vitre noire. Plus fine que l’éther. Ultrasensible. Un souffle s’y inscrit. Le moindre souffle. Toute l’Histoire y est gravée, depuis le commencement des temps jusqu’à ce claquement de doigts ».

Notre existence se lit dans le réel : elle est cette marque que nous y laissons. C’est pourquoi nos maîtres enseignent : « Celui qui dirait ‘Je faute, puis je me repentirai’, ne trouvera pas l’occasion de se repentir » (Michna, Traité talmudique Yoma, page 85/b). Et pour cause : car cette personne ne prend pas du tout au sérieux sa responsabilité, comme le rappelle le Rav de Volozhine dans son « Néfech ha’Haïm » quand il écrit : « Que personne en Israël ne s’interroge ainsi : – Que suis-je et que puis-je bien accomplir par mes humbles actions dans ce monde ? Que chacun comprenne au contraire et qu’il fixe en son esprit qu’aucun détail de ses actes, de ses paroles et de ses pensées de tous les instants n’est perdu (…). Que tremble le coeur du peuple saint, il englobe dans sa stature toutes les forces… ».

YEHUDA RÜCK
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