Dans la paracha de cette semaine, figure la fameuse bénédiction que Moché a ordonnée à Aaron et à ses fils – les Cohanim – de réciter pour bénir le peuple d’Israël : « Vous leur direz : que l’Éternel te bénisse et te protège ! Que l’Éternel fasse rayonner Sa face sur toi et te soit bienveillant ! Que l’Éternel dirige Son regard vers toi et t’accorde la paix ! »

Or n’aurait-il pas été plus simple que les Cohanim se tournent vers D.ieu et L’implorent de bénir les Enfants d’Israël plutôt que de se retourner vers
le peuple et de le bénir en invoquant que… D.ieu le bénisse ?!

Le Maguid de Doubno nous raconte à ce sujet la parabole suivante…

Un père essayant d’éduquer son fils eut soudain le sentiment que ses efforts étaient devenus vains… En effet, ce fils rebelle ne cessait de faire des siennes et s’obstinait à faire le contraire de la volonté paternelle ! Il était désormais impossible d’enregistrer à son propos le moindre progrès.

Lassé par cet échec permanent, le père décida d’ignorer son fils désobéissant. Evidemment, ce dernier fut très heureux de ce relâchement de la discipline paternelle : il jouait à sa guise et se sentait libre comme un oiseau… Mais l’hiver arriva et le jeune écervelé grelotta de froid. Sachant qu’il n’avait rien à attendre de la part de son père, il trouva refuge chez un voisin et lui demanda d’intervenir auprès de son père afin qu’il lui achète des vêtements d’hiver. Le voisin ne perdit pas de temps et se rendit donc chez le père.

– « Monsieur, ayez pitié de votre fils et habillez-le chaudement ! », supplia-til.

– « Grâce ! Je vous en supplie, c’est moi qui désire faire à mon fils des vêtements d’hiver…», rétorqua le père. Voyant l’ahurissement de son voisin après cette réplique, le père lui expliqua qu’il désirait tellement habiller on fils avec de bons habits, mais que sa conduite l’empêchait de le faire. Il supplia donc le voisin d’intervenir auprès du jeune rebelle afin qu’il adopte une meilleure conduite qui permettrait enfin au père d’exprimer son amour paternel…

D.ieu nous aime et ne cherche qu’à nous bénir. Les Cohanim n’ont donc pas besoin de se tourner vers D.ieu et de L’implorer pour bénir les Enfants d’Israël car Il n’attend que cela ! Par contre, le peuple doit être digne de cette bénédiction. Pour cela, les Cohanim se tournent vers les Bné Israël et les bénissent pour qu’ils soient enfin dignes de recevoir la bénédiction divine.
Avec l’accord exceptionnel d’Hamodia-Edition Française