« L’Éternel parla à Moché et à Aaron en ces termes : ceci est un statut de la loi qu’a prescrit l’Éternel. Avertis les enfants d’Israël de te choisir une vache rousse, intacte, sans aucun défaut, et qui n’ait pas encore porté le joug. » (Bamidbar 19, 1-2)


Rachi ajoute : « Étant donné que le Satan et les peuples du monde se moquent d’Israël en disant : ‘ qu’est-ce que cette mitsva et quel en est le motif ? ’, le texte emploie ici le terme ‘houka (statut), destiné à marquer que ‘ c’est un décret émanant de Moi que tu n’as pas le droit de critiquer ’ » (Midrach Tan’houma).

La Torah est au-dessus de la compréhension humaine, et même si la logique de certains commandements nous est inaccessible, nous nous plions à la volonté divine.
Dans une de ses oraisons, Rabbi Yaacov Galinski Zatsal illustre, à l’aide de la parabole suivante, l’absurde de ceux qui veulent actualiser la Torah.

Un riche commerçant loua les services d’un cocher pour se rendre à la foire, où il désirait vendre sa marchandise. Les ballots arrimés, ils se mirent en route.
Après avoir cahoté plusieurs heures sur la route enneigée, ils s’embourbèrent dans une ornière et malgré les efforts de l’attelage, ils restèrent bloqués pendant deux jours. En fin de compte, ils parvinrent à amener des renforts, avec lesquels ils s’extirpèrent de la fondrière et arrivèrent à destination… lorsque la foire était terminée.
Le riche fulminait contre le cocher, et refusa de lui payer son dû. Ce dernier s’empara de la marchandise et refusa de la restituer à son propriétaire, jusqu’au payement comptant du voyage.

Ils se rendirent alors chez le rav de la ville pour un Din Torah, afin qu’il tranche ce différend. Le commerçant argua qu’il n’avait pas reçu le service promis, car le cocher n’avait pas tenu son engagement d’arriver à bon port à la date prévue. Il n’avait que faire maintenant avec sa marchandise, à l’instar d’étroguim au lendemain de Souccot.
Quant au cocher, il soutint qu’il s’agissait d’un cas de force majeure, et qu’il n’était donc pas responsable du retard.
Après une longue réflexion, le rav donna raison au commerçant, qui selon la Hala’ha de la Torah, ne devait pas payer pour une livraison en retard, serait elle même due à un déchaînement des forces de la nature.
Le cocher, furieux, demanda au rav : « De quand date-t-elle, cette Torah ? »
Le rav lui répondit avec un sourire : « Nous l’avons reçue le 6 Sivan 2449. »
Le postillon s’écria d’un ton triomphant : « Voyez donc, en Sivan, c’est le printemps. Il n’y avait pas de neige. Mais aujourd’hui, nous sommes en plein Kislev, alors ne m’apportez de preuves de la Torah de Sivan…

Par Chalom C.,en partenariat avec Hamodia.fr