Face à la mer Rouge et poursuivi par l’armée égyptienne, le peuple d’Israël se trouve fort désemparé. Or,  » Moché répondit au peuple : ‘Soyez sans crainte ! Attendez, et vous serez témoins de l’assistance que l’Éternel vous procurera en ce jour ! Certes, si vous avez vu les Égyptiens aujourd’hui, vous ne les reverrez plus jamais’ ! « , (Chemot, 14, 13)
On sait que cette assistance divine se concrétisa par rien de moins qu’une impressionnante série de 250 coups en tous genres assénés aux Égyptiens, comme nous le signalons dans le récit de la Haggada lu au soir du Séder de Pessa’h.
Le Maguid de Doubno nous raconte à ce sujet la parabole suivante…

Un jeune homme de piètre origine fut choisi, du fait de ses grandes qualités, pour être le gendre d’un richissime collectionneur. Ce dernier avait en sa possession des services de table et des couverts en or finement ciselé, sertis de pierres précieuses, qu’il n’utilisait qu’en de très rares occasions…
Les noces furent royalement célébrées dans les jardins de sa propriété, d’autant que « l’art de la table » fut avantageusement mis en exergue grâce à sa remarquable collection, tout à fait unique en son genre.
Attablé avec une faim de loup, le jeune marié n’attacha pas beaucoup d’importance aux plats et aux couverts somptueux qui ne faisaient qu’attiser son appétit… Il se jeta sur les mets et se délecta de cet abondant menu !
Or, quelques jours plus tard, il demanda discrètement à son beau-père la permission d’entrer dans la chambre d’exposition de ces luxueux ustensiles afin d’admirer les services de table dont il avait tant entendu parler…
Son beau-père fut surpris de sa curiosité : il lui rappela qu’on les avait utilisés lors des noces, quelques jours auparavant. Mais son gendre dut avouer avec humour que, tenaillé par une terrible faim, il avait accompli à la lettre la pertinente sentence de Rabbi Yéhouda Hanassi :  » N’observe pas la cruche, mais plutôt ce qu’elle contient… ! « , (Maxime des Pères, 4, 20).
Sachant parfaitement que la situation alors vécue par notre peuple sur les bords de la mer Rouge était vraiment unique et qu’elle ne se reproduirait plus, Moché attira l’attention des enfants d’Israël en les exhortant à se calmer. Et ce, afin qu’ils puissent être témoins et ne strictement rien manquer des événements sublimes qui allaient bientôt se dérouler devant leurs yeux ! [source Hamodia]