On peut lire cette semaine : « Ces devoirs que Je t’impose aujourd’hui… tu les écriras sur les poteaux (mézouzot) de ta maison et à tes portes » (Devarim 6, 6-9).

Comme le rappelle l’auteur du Séfer ha’Hinoukh, toute mézouza comprend deux sections de la Torah écrites sur un seul parchemin : de « Chéma Israël – Ecoute Israël » à « ouviCharéikha – à tes portes » (Devarim 6, 4-9) et de « Vé haya im chamoa… Si vous écoutez » à « al haArets – au-dessus de la terre » (Devarim 11, 13-22). Elle est ensuite fixée à droite, à l’entrée de la maison, « au début du tiers supérieur du battant » (Traité Ména’hot, p.33/b) ; ainsi qu’à l’entrée de toute pièce de la maison « haAssouï léKavod – faite en l’honneur » de ceux qui y séjournent.
« Elle constitue un rappel de notre confiance en D.ieu à chaque instant, quand on sort et entre chez soi », ainsi que le montre cette histoire que le Talmud raconte à propos de Onkélos l’auteur de la traduction de la Torah en araméen : « Lorsqu’Onkélos, le fils de Kolonikos, se convertit au judaïsme, l’empereur envoya des soldats pour s’emparer de lui. Mais Onkélos les persuada si bien, en leur lisant des versets de l’Ecriture, qu’ils se convertirent à leur tour. L’empereur envoya alors d’autres soldats, leur recommandant de ne pas de lui adresser la parole. Lorsqu’ils l’arrêtèrent, Onkélos leur parla de la sorte : « Laissez-moi vous dire quelque chose : habituellement, celui qui est chargé de porter le flambeau le porte devant le capitaine, le capitaine devant le général et le général devant l’empereur. Quant à l’empereur, porterait-il le flambeau devant qui que ce soit ? » Les soldats répondirent que non. Onkélos renchérit alors : « Et bien, sachez que les Saint béni soit-Il porte le flambeau devant Israël, il est écrit en effet : « L’Eternel allait devant eux le jour dans une colonne de fumée pour les guider dans leur chemin, et la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer » (Chémot 13, 21). Et le bataillon tout entier se convertit.
L’empereur envoya donc une nouvelle fois escouade de soldats pour se saisir d’Onkélos, leur ordonnant de ne pas engager la discussion avec lui.
Alors qu’ils s’étaient saisis de lui et l’emmenaient, Onkélos jeta un œil à la mézouza fixée au chambranle de la porte. Il posa la main sur elle et demanda : « Savez-vous ce qu’est cet objet ? » Les soldats lui répondirent négativement. Il leur dit alors : « D’habitude (minhago chel olam), c’est le roi qui se tient à l’intérieur tandis que ses serviteurs, postés à l’extérieur, veillent sur lui. Et bien, les serviteurs du Saint béni soit-Il eux se trouvent à l’intérieur pendant que Lui veille sur eux du dehors, comme il est dit : « L’Eternel veille sur toi quand tu sors et quand tu entres » (Psaumes 121, 8). » Ces soldats se convertirent eux aussi et l’empereur n’en envoya aucun autre » (Traité Avoda Zara, p.11/a)…

Par Yehuda Ruck,en partenariat avec Hamodia.fr