Cette semaine nous terminons la lecture du Livre de Bamidbar par la paracha Massé qui décrit en détail les 42 étapes franchies par les Enfants d’Israël dans la traversée du désert.


Rachi précise que si pendant deux années seulement, ces déplacements ont été fréquents, il n’y eut que 20 périples au cours des 38 autres années. Même s’il s’agissait d’une marche continuelle, Hachem n’a donc pas trop bousculé son peuple…
Cela vient nous rappeler qu’Israël n’est pas un peuple de nomades, mais un « peuple de pérégrinations » : il ne fait pas que se rendre d’un lieu à l’autre, car partout où il va, se produit un événement particulier qui donnera son nom à cette étape. C’est que la Torah ne s’adonne pas à la toponymie – la désignation de noms -, mais elle explique que les étapes successives des Enfants d’Israël tirent leur nom de ce qui s’est passé pour eux dans ces lieux. En d’autres termes, c’est un peu comme si l’histoire de notre peuple devenait ici… de la géographie, et que nous, Israël, étions chargés de donner aux lieux des noms – à savoir un sens lié à ce qui s’y est passé !
C’est là un enseignement très riche parce qu’il révèle, comme le dit le Midrach Tan'houma, que chaque étape constitue un rappel de la sollicitude divine à notre égard qui nous a protégés de tant de maux ! Comme cette parabole rapportée par le Midrach : un père avait un fils malade. Il l’avait accompagné dans des contrées très lointaines, et alors qu’ils rentraient chez eux, ils s’arrêtèrent aux mêmes étapes qu’à l’aller. Le père raconta alors à son fils : « Tu vois, c’est là où tu as eu de la fièvre, là tu as eu soif, là tu as toussé ! » – ce qui poussait l’enfant à réaliser combien son père avait été partout prévenant à son égard en prenant soin de sa santé.
Il en est ainsi du peuple d’Israël ! Quand on revoit défiler devant nous les si nombreuses « étapes » de notre incroyable histoire au travers des siècles, on réalise l’ampleur de la protection divine qui nous a été prodiguée… Et malgré toutes ces vicissitudes, et parfois aussi de grands malheurs, Israël est encore là, bel et bien présent aujourd’hui en 5771 (2011) pour raconter sa propre histoire antérieure à l’Égypte des Pharaons – ce qui est un privilège tout à fait unique parmi tous les peuples de la terre.
En fait, l’histoire juive est infinie ! Elle est relatée dans la Torah jusqu’à une certaine période qui ne constitue pas une « fin », mais le début d’une nouvelle époque reprenant sans cesse ses mêmes enseignements en vue d’une réactualisation et d’une transmission aux générations suivantes.
En comprenant ainsi les événements historiques d’aujourd’hui, nous n’avons pas à nous inquiéter puisque Hachem l’a promis : « Tout comme Moi Je suis éternel, vous serez donc mon peuple éternel ! »
Si notre avenir est donc assuré, il s’agit à présent de le vivre avec conviction et passion ! Par Harav Sitruk en partenariat avec Hamodia.fr