Comme chaque année, c’est avec une grande émotion et un attachement fidèle à son œuvre que les disciples du Rav Chlomo Carlebach z’l ont marqué la date anniversaire de sa disparition, ce dimanche 16 Heshvan.

Cela fait maintenant 23 ans que ce compositeur hors pair, qui a su ramener la jeunesse juive égarée vers les sources du judaïsme, est décédé subitement à l’âge de 69 ans, en 5755 (1994) d’une crise cardiaque au cours d’un voyage en avion. Il a laissé un héritage musical fabuleux et un répertoire de chansons qui sont toujours autant appréciées aujourd’hui.

Plusieurs événements ont été organisés pour honorer sa mémoire : notamment un grand concert qui a eu lieu samedi soir au Binyanei Haouma, à Jérusalem, animé par Yedidia Meir, avec le chanteur Aaron Razel et de nombreux autres musiciens. D’autres soirées ont réuni ses adeptes dans différents endroits du pays, ponctuées de ses chants et de récits très émouvants sur sa vie.

Rav Shlomo Carlebach est né, avec son frère jumeau Eliahou-Haïm, à Berlin en 1925. Sa famille, qui fuyait le régime nazi, s’est installée en Autriche puis a finalement décidé en 1939 d’émigrer aux Etats-Unis. Elle s’est établie à New York où son père a obtenu un poste de rabbin de communauté dans le quartier de Manhattan.

Le Rav Chlomo Carlebach, qui était adolescent, est entré à la Yechiva Tora VaDaat puis à celle de Lakewood, dans le New Jersey avant de s’inscrire à l’université de Columbia. C’est au cours de ses études à Tora VaDaat que ses maîtres ont découvert ses dons, le considérant comme un véritable génie en Tora, un Ilouï. Le Rav Aaron Kotler lui prédisait un avenir brillant de Talmid Haham s’il restait étudier à la Yechiva.

Lorsque le Rav Carlebach a obtenu son diplôme de rabbin, il a commencé à chanter pour gagner sa vie, travaillant également comme Hazan. C’est à cette époque qu’il s’est rapproché de la Hassidout Habad et du Rabbi de Loubavitch. En 1966, il a réellement entamé sa carrière musicale et il a toujours eu pour vocation, dès lors, de rapprocher la jeunesse juive du judaïsme, à travers ses chansons.

Il se déplaçait souvent à travers les Etats-Unis pour la rencontrer et chanter pour elle et effectuait des voyages à l’étranger pour donner des concerts.

En 1970, sa chanson, Vehaer Eineinou (Eclaire nos yeux) est arrivée à la seconde place au premier festival hassidique d’Israël. C’était le début de son succès auprès des Israéliens religieux qui découvraient son talent.

Le Rav Chlomo Carlebach s’est ensuite lancé dans les contes hassidiques. Dès les années 1989-1991, il a profité des premières ouvertures du régime soviétique pour se produire sur scène dans les pays de l’ex-URSS. Il souhaitait alors apporter à son public venu l’écouter ‘de la joie et de l’amour’, cherchant à le rapprocher du judaïsme.

Il s’est marié assez tard, à l’âge de 48 ans, avec Neïla et le couple a eu deux filles, Neshama et Nedara. Lorsqu’il est décédé, ses disciples ont dû récolter des dons pour organiser ses obsèques, étant donné qu’il avait distribué tout l’argent qu’il possédait pour la Tsedaka.

Le Rav Chlomo Carlebach z’l repose au cimetière du Har Hamenouhot, à Jérusalem. Il a laissé un souvenir inoubliable à ses nombreux admirateurs qui perpétuent son œuvre en interprétant ses chansons. Yehi Zih’ro Barouh’.