Nos Maîtres ont instauré de poser a priori la Hanouccia de manière à mieux diffuser le miracle de Hanoucca, sauf en période de persécution où ils ont prescrit de se contenter de diffuser le miracle aux membres de la famille uniquement.

Ces 2 formes de décrets seront à l’origine du positionnement de la Hanouccia que nous développerons plus tard.
Les décisionnaires rapportent que ces 2 formes de Pirsoumei Nissa –avec les passants de la rue, ou avec les membres de la famille uniquement– ont encore quelques incidences sur plusieurs détails des lois de l’allumage, notamment l’heure d’allumage et la quantité d’huile nécessaire à prévoir dans la Hanouccia.

Bien qu’à notre époque, la forme initiale du Pirsoumei Nissa ne soit plus imposée, les décisionnaires suggèrent de s’en acquitter dans la mesure du possible. On veillera de ce fait à s’acquitter a priori de tous les détails qu’implique le Pirsoumei Nissa pour les passants de la rue.

A quelle heure allumer la Hanouccia ?
1. La Guemara **[Shabbat 21B] enseigne: ‘Il faut allumer les bougies depuis le coucher du soleil jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de passants dans la rue’. Les Rishonim discutent sur la signification du coucher du soleil évoquée: certains pensent qu’il s’agit du début du coucher, et d’autres, de la fin du coucher, soit la tombée de la nuit.
Le Choul’han Aroukh **[ch. 672 §1] tranche comme ce dernier avis: «On n’allumera pas les bougies de Hanoucca avant le coucher du soleil, mais lorsque le soleil sera complètement couché. A priori, on n’allumera ni en retard ni en avance.»
Il faudra donc allumer la Hanouccia à la tombée de la nuit, à l’apparition des 3 étoiles. Soit, 13,5 minutes [ou 18 min. selon les avis] après le coucher du soleil.

2. Si l’on risque de manquer d’allumer durant la 1ère demi-heure de la nuit, on s’appuiera a priori sur les avis qui préconisent d’allumer depuis le coucher du soleil – comme nous l’évoquerons à propos de celui qui doit prier ‘Arvit à la tombée de la nuit.

3. En cas de nécessité, le Choul’han Aroukh permet d’allumer la Hanouccia en plein jour avec Berakha à partir du Plag haMin’ha –soit 1h15 avant le coucher du soleil–, comme nous le faisons d’ailleurs la veille de Shabbat.

4. A l’époque, les rues ne restaient animées qu’une demi-heure après la tombée de la nuit. Nos maîtres ont de ce fait institué de prévoir une quantité d’huile suffisante pour brûler durant cette demi-heure.
Certains estiment qu’à notre époque où les rues restent animées bien plus tardivement, il faut prévoir une plus grande quantité d’huile, suffisante pour brûler au moins 2 heures. Cet avis n’est pas obligatoire, mais c’est tout de même une bonne conduite à adopter.

5. Celui qui allume une veilleuse qui n’a pas la capacité de brûler 30 min. après la tombée de la nuit, ne s’acquitte pas de sa Mitsva.

6. Question: Si on allume la Hanouccia avec 10 min. de retard, doit-on introduire une quantité d’huile suffisante pour brûler pendant une demi-heure, ou bien, suffit-il de prévoir qu’elle brûle 20 min. seulement – soit jusqu’à la demi-heure après la tombée de la nuit?
Réponse: Il faut prévoir un allumage d’une demi-heure.
Explication: Cela dépend des 2 formes du Pirsoumei Nissa: selon la Mitsva initiale –de diffuser le miracle pour les passants– il suffisait de prévoir une quantité d’huile qui ne brûlerait que 20 min. Mais à notre époque où l’on diffuse le miracle pour les membres de la famille, il faut introduire une quantité d’huile suffisante pour brûler 30 min.

7. Celui qui n’a pas allumé durant la demi-heure après la tombée de la nuit, allumera quand même la Hanouccia avec Berakha après.

8. S’il a été retardé jusqu’aux petites heures de la nuit, s’il a la possibilité d’allumer en présence de 2 ou 3 personnes, en réveillant ses enfants par ex., il pourra réciter la Berakha. Autrement, il allumera sans Berakha, car certains avis invalident cet allumage.

Par Harry Dahan 5 minutes eternelles