Le premier verset de la haftara (Isaïe 42,5 – 43,10) peut servir de trait d’union avec la sidra de cette semaine qui nous relate la création de l’univers par Hachem. Dans ce verset, en effet, le prophète, de son côté, qualifie Hachem de créateur, tout en ajoutant une importante précision : Il ne s’est pas borné à une création matérielle, mais Il a insufflé dans ses créatures et tout particulièrement en l’homme un esprit qui doit l’animer.

Et dans cette optique, le prophète se permet de compléter dans une certaine mesure le récit de la Genèse : Pour lui, dès la Création, faisait partie du plan divin un choix qui allait se réaliser plus tard seulement, celui du peuple d’Israël. Dès l’abord, la place que celui-ci devait occuper, la mission qui allait lui être attribuée, bref toute son insertion dans l’économie divine du monde, était décidée par Hachem, même si la réalisation de ce projet se trouvait provisoirement ajournée.

Israël a été chargé, en effet, le moment venu, d’être parmi les nations, le témoin de Hachem, de constituer la marque divine qui se trouve imprimée sur le monde, de prouver par son existence-même et sa survie que le monde a un créateur et un souverain maître qui ne cesse de le gouverner.

Du fait de ce choix, ajoute le prophète, le rejet d’Israël pour cause d’inconduite et d’infidélité ne peut jamais être définitif, Même s’il lui arrive de faillir et de subir, en conséquence, le châtiment divin, Israël ne doit pas se sentir découragé, repoussé par Hachem. Sa place est toujours là, réservée, près de Lui, pour témoigner en faveur du créateur et faire triompher sa cause. Hachem, si l’on peut dire, a besoin de Lui (D’après le rabbin Jean SCHWARZ).

Jacques KOHN Zal