France: polémique autour d’une plaque posée en mémoire de l’exode des Palestiniens

Un rassemblement d’une cinquantaine de personnes était organisé ce lundi devant l’hôtel de ville pour l’inauguration symbolique d’une allée, baptisée temporairement « Allée de la Nakba » (‘catastrophe’ en arabe), a révélé lundi soir Le Parisien.

Le panneau à été posé « en mémoire de l’expulsion des 800.000 Palestiniens et de la destruction des 532 villages en 1948 par le criminel de guerre David Ben Gourion pour la création de l’Etat d’Israël », selon les inscriptions du support.

C’est Christian Leduey, président de l’association West-Bani-Zaïd, du nom de la ville de Cisjordanie jumelée avec Bezons, qui en a eu l’idée de cette initiative.

« C’est pour commémorer les 70 ans de la Nakba, pour en parler car ce qui est insupportable, c’est le manque de réaction », explique-t-il.

Le maire (PCF) de la ville, Dominique Lesparre, a tout de suite acceptée la proposition.

« Le maire communiste de Bezons @DLesparre inaugure une allée « Nakba » temporaire pour rendre hommage aux Palestiniens, et qualifie de « criminel de guerre » Ben Gourion, fondateur de l’Etat juif. Nausée. » — Julien Bahloul (@julienbahloul) 

Contacté par i24NEWS, le maire a refusé tout commentaire.

A côté de l’olivier planté en symbole de la cause palestinienne, deux plaques bleues, l’une en français et l’autre en arabe, ont été dévoilées au pied de la mairie.

Ces derniers mois, alors que les Israéliens célébraient les 70 ans de la création de leur Etat, les Palestiniens ont manifesté pour le droit de revenir sur leurs terres. Depuis le début de la « Marche du retour » fin mars, 120 Gazaouïs, incluant de nombreux terroristes du Hamas, ont été tués par l’armée israélienne.

« Nous sommes rassemblés pour deux choses: condamner les massacres particulièrement effroyables perpétrés par l’armée israélienne à la frontière de la bande de Gaza et pour marquer notre solidarité envers nos amis Palestiniens en dénommant symboliquement cette allée », a expliqué le maire (PCF), Dominique Lesparre.

Il souligne que sa ville « est fière de défendre le droit au retour » des Palestiniens ainsi que « le droit des Israéliens à penser autrement que leur gouvernement ».

L’ambassadrice israélienne à Paris Aliza Bin Noun a fermement « condamné ce soutien au terrorisme palestinien honteux et inacceptable » et a exhorté le maire à retirer la plaque.

« Je condamne fermement l’allée de la Nakba inaugurée à @villedebezons et sa plaque insultante qualifiant David Ben Gurion de criminel de guerre. Ce soutien au terrorisme palestinien est honteux et inacceptable. J’appelle les autorités à retirer cette plaque immédiatement. »— Aliza Bin Noun (@AlizaBinNoun) 

Francis Kalifat, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), a contacté le chef de cabinet du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb.

« Ce matin, j’ai contacté le chef de cabinet du Ministre de l’Intérieur @gerardcollomb suite à une cérémonie organisée pour nommer une allée au nom de la Nakba. Voici le courrier adressé ce jour par le Préfet du Val-d’Oise au maire de Bezons. »— Francis Kalifat (@FrancisKalifat) 12 juin 2018, via Twitter.

De son côté, Meyer Habib, député UDI, dénonce  » un naufrage républicain ».

Posée lundi matin, la plaque a été vandalisée. A la demande du préfet, elle devrait être retirée.

Le préfét du Val d’Oise Jean-Yves Latournerie considère dans une missive adressée au maire que « l’apposition de ces plaques constituent une prise de position rompant ainsi avec le principe de neutralité républicaine dans le domaine international, » qui ne « relève pas de la compétence de maire ».

Le préfét a appelé M. Lesparre à « retirer les plaques susceptibles de provoquer des troubles graves à l’ordre public. »