« Balaq fils de Tsipor vit (22, 2) »

Nous lisons dans une responsa du Hatham Sofèr (Yoré Déa § 356) : « Je voudrais souligner le point suivant : Nous qui formons le peuple juif avons été les témoins visuels de tout ce qui se trouve décrit par la Tora, à l’exception de l’épisode de Bilam.Nos yeux ont vu chacun des miracles produits en Egypte et dans le désert. Chaque événement a été réalisé en présence de six cent mille hommes adultes, desquels nul n’a été exclu. Nos yeux ont vu chacun des miracles produits en Egypte et dans le désert. Chaque événement a été réalisé en présence de six cent mille hommes adultes, desquels nul n’a été exclu. [Selon une opinion, Yithro a rejoint notre peuple dans le désert seulement après le don de la Tora, ce qui signifie que seuls deux Juifs de cette génération n’auraient pas assisté à la Révélation : les deux fils de Moché, qui ont rejoint le camp des Hébreux quand leur grand-père les y a conduits.]

« Il est de principe que des pères ne transmettent pas de mensonge en héritage à leurs enfants. Nous sommes donc considérés comme ayant assisté nous-mêmes aux merveilles relatées par la Tora, à l’exception de ce qui s’est produit avec Bilam. En effet, qui a bien pu rapporter ce qui s’est passé entre le roi de Moav et un certain magicien nommé Bilam venu le trouver dans son pays ? Qu’est-ce qui a transpiré de cette rencontre ? Comment sait-on qu’il a construit des autels dans ce pays ? Qu’il a cherché à maudire, et que ses paroles se sont transformées en bénédictions ? Qui donc, parmi nos ancêtres, se trouvait avec Balaq et Bilam pour entendre ce qu’ils se disaient ? Moché lui-même n’a assisté à aucun de leurs échanges. Mais il l’a appris directement de la Bouche de Hachem, qui lui a dicté ces informations pour qu’il les enregistre dans Sa Tora…
« Ainsi, celui qui, prêtant une foi sincère et entière à toute la Tora et à ses commandements, douterait toutefois de l’authenticité de cette paracha, serait considéré comme reniant la Vérité divine et le principe de Son Unicité. »

Balaq fils de Tsipor vit (22, 2)

Pourquoi le titre de Balaq « roi de Moav » n’apparaît-il pas ici, alors qu’il sera mentionné dans le verset suivant : « et Balaq, fils de Tsipor, était roi de Moav en ce temps-là » ?
L’Ecriture, explique Rabbeinou Behayé, nous révèle ici à quel point Balaq était terrifié. Sachant qu’Israël avait littéralement anéanti deux puissantes nations et leurs souverains, Si’hon et Og comme il est écrit : « Balaq fils de Tsipor vit tout ce qu’Israël avait fait aux Emorites »  il éprouva une telle peur qu’il cessa de se considérer lui-même comme un roi.
Voilà pourquoi ce premier verset de la paracha ne fait pas mention de son titre.

Balaq fils de Tsipor vit (22, 2)

Suivant l’explication du Baal ha-Tourim, « il vit que le soleil avait interrompu sa course en faveur de Moché ».
Pourquoi Balaq a-t-il été terrifié par ce miracle (rapporté dans la Guemara (Taanith 20a) ) plus que par tous les prodiges réalisés par Hachem en faveur des enfants d’Israël lorsqu’ils sont sortis d’Egypte ?
Le Admor de Satmar répond à cette question en citant l’enseignement talmudique (Berakhoth 7a) selon lequel Hachem Se met en colère chaque jour, pendant un très court instant que seul Bilam était en mesure de déterminer. Il est écrit en effet (infra 24, 16) : « [Bilam] qui connaît le savoir du Très-Haut » signifiant qu’il était capable de délimiter ce moment précis de la journée. Où cet instant se situe-t-il poursuivent les Sages de la Guemara. Et de répondre : « Lorsque le soleil est à son zénith, et que tous les rois d’Orient et d’Occident se prosternent devant lui. Aussitôt, le Saint béni soit-Il Se met en colère. »
Ainsi, la force de Bilam se situait dans cette aptitude à déterminer le moment exact où le soleil est à son zénith et où Dieu Se courrouce. Mais quand Balaq a vu que Moché était capable, quant à lui, d’arrêter le soleil dans sa course, il a craint que celui-ci réitère ce prodige et que Bilam ne puisse plus employer ce moment pour maudire les enfants d’Israël.