Le chant Yah ribbon ‘olam a été composé par rabbi Israël ben Moché Najara (1555-1625).
Né à Damas, il a été rabbin à Gaza, où il s’est révélé comme kabbaliste, comme commentateur biblique et comme poète.
Rappelons ici que Gaza a été au Moyen-âge le siège d’une importante communauté juive. Outre rabbiNajara, elle a accueilli rabbi Avraham Azoulay (1570-1643), auteur de l’ouvrage ‘Héssed le-Avraham.


Après l’expulsion des Juifs d’Espagne et du Portugal, de nombreux exilés s’y sont installés.
Rabbi Ya‘aqov Emden (1697-1776) a écrit à son sujet dans son ouvrage Mor ou-qetsi‘a : « Il ne fait aucun doute que Gaza et sa région font partie d’Erets Yisraël. Il ne fait non plus aucun doute que c’est une mitswa d’y habiter, comme dans toutes les autres parties d’Erets Yisraël. »
Auteur de nombreux chants et piyyoutimrabbi Najara est surtout connu par celui qui porte le nom deYah ribbon ‘olam, qui a été adopté dans toutes les communautés juives et imprimé dans de nombreuxsiddourim.
Yah ribbon ‘olam est rédigé en araméen et se compose de cinq strophes, portant en acrostiches le prénom de son auteur.
Strophe N° 1 : Maître des mondes ! Tu es Roi, Roi des rois. Il m’est agréable de narrer le récit de Ta puissance et de Tes prodiges.
Strophe N° 2 : Je dirai Tes louanges matin et soir. A Toi, ô Dieu saint, [rendent hommage] les anges saints et les êtres humains, les bêtes des champs et les oiseaux du ciel.
Strophe N° 3 : Grandes et puissantes sont Tes prouesses, [Toi qui] abaisses ceux qui se tiennent droit et redresses ceux qui sont courbés. Dût un homme vivre des milliers d’années, [ils ne lui suffiraient pas] pour atteindre Ta puissance dans le compte [des tiennes].
Strophe N° 4 : Dieu à qui appartiennent honneur et grandeur, veuille sauver Ton bétail des dents des lions, et fais sortir Ton peuple de l’exil, Ton peuple que Tu as choisi parmi toutes les nations.
Strophe N° 5 : Reviens à Ton sanctuaire et au Saint des saints, à l’endroit où se réjouissent esprits et âmes. Ils chanteront pour Toi des cantiques et des louanges, à Jérusalem, la ville de beauté.
On remarquera qu’il n’est fait nulle part mention de Chabbath dans ce chant. C’est un poème consacré à la louange du « Roi des rois », dont le règne sur le monde est immuable. Après avoir décrit les merveilles de la Création, il s’achève sur la prière que Hachem libère Israël et restaure Jérusalem, la « ville de beauté ».

Jacques KOHN Zal.