Lorsque Joseph se fit reconnaître par ses frères, il leur dit :אֲנִי יוֹסֵף הַעוֹד אָבִי חָי  « Je suis Joseph ! Mon père vit-il encore ? » ( Berèchith 45, 3).
Cette question, Joseph la leur avait déjà posée la première et la deuxième fois qu’ils étaient venus en Egypte. Pourquoi cette fois-là encore ?

Lorsque Joseph s’est révélé à ses frères, il savait qu’ils hésiteraient à le croire. Aussi a-t-il dû leur fournir des signes propres à les convaincre de la véracité de ses dires.

C’est pourquoi il leur demandé des nouvelles de son père, et de lui seul, comme pour leur dire : « Si je vous interroge sur mon père, et pas sur ma mère, c’est pour vous montrer que je sais qu’elle est décédée depuis longtemps. Si j’étais un imposteur je vous aurais demandé des nouvelles de ma mère comme de mon père. »

(D’après Vedibarta bam ).

Haftarath parachath Vayigach : Deux planches

La haftara de cette semaine, qui fait immédiatement suite à la vision par le prophète Ezéchiel des ossements desséchés, annonce la future réunification du peuple juif, par la réunion de ce qui fut la séparation des deux royaumes d’Israël et de Juda.

Hachem ordonne au prophète de prendre deux pièces de bois (selon la Targoum Yonathan : deux planches) et d’écrire sur l’une : « Pour Juda et pour les enfants d’Israël, ses compagnons », et sur la seconde : « Pour Joseph, souche d’Efrayim, et toute la maison d’Israël, ses compagnons. » Puis Il lui demande de rapprocher ces deux planches l’une de l’autre, pour qu’elles ne soient qu’un seul bois, et qu’elles ne soient qu’une dans sa main (37, 16 et 17).

Après quoi les enfants d’Israël ne se rendront plus impurs par leurs idoles, et par leurs abominations, et par toutes leurs transgressions. Ils seront purifiés et redeviendront le peuple de Hachem , observant Ses commandements sous la conduite de leur roi, issu de la dynastie de David (versets 23 et 24).

Le Séfèr ‘harédim , ouvrage composé par rabbi Elazar Azikri, qui appartenait au cercle des disciples de rabbi Yits’haq Louria de Safed, et qui a composé entre autres le chant chabbatique Yedid néfèch , appelle notre attention sur l’ordre dans lequel se produiront ces développements : d’abord la réunion des parties disjointes du peuple d’Israël, et ensuite seulement sa purification par Hachem .

A l’unité parfaite de Hachem doit correspondre un concert harmonieux au sein de Son peuple, et ce n’est que si celui-ci évolue dans cette harmonie, symbolisée par la réunion des deux morceaux de bois, qu’Il Se manifestera à lui dans toute Sa splendeur et dans toute Sa bonté. On peut donc dire que ce n’est que lorsque l’ensemble du peuple juif ne sera qu’un que Hachem sera reconnu à travers le monde.

Jacques KOHN Zal