Dans le premier chapitre du Traité talmudique Berakhot (page 2/b), nos Sages enseignent que s’il est fait mention – dans le troisième paragraphe du Chema Israël – du commandement des Tsitsit qui ne s’applique pourtant qu’en journée, « il nous faut malgré tout réciter ce paragraphe le soir afin d’évoquer la sortie d’Egypte la nuit, c’està- dire pour inclure les temps messianiques. En effet, précisent- ils, dans le verset qui dit «Voilà qu’approchent les jours où l’on ne dira plus : D.ieu vivant qui extirpe le peuple Israël d’Egypte, mais D.ieu vivant qui extirpe et qui ramène la descendance de la Maison d’Israël des terres du Nord et de tous les pays où elle fut jetée»,(Jérémie, 23, 7), il n’est pas dit qu’on aboliera la mention de la sortie d’Egypte, mais que la fin de la servitude au sein des nations sera mise au premier plan et qu’en comparaison, la sortie d’Egypte apparaîtra alors «secondaire» ».

De même, quand il est dit : « Ton nom ne sera plus Yaacov, mais Israël », (Béréchit 35, 10), cela ne signifie pas que le nom de Yaacov ne sera plus d’usage, mais que le nom Israël étant l’essentiel, celui de Yaacov deviendra plus accessoire. Ou encore, quand il est écrit : « Ne mentionnez plus les évènements passés, ne méditez pas sur les temps anciens » (Isaïe, 43, 18), « les évènements passés », ce sont l’asservissement par les nations et « les temps anciens » renvoie à la sortie d’Egypte. Or juste ensuite il est dit : « Voici que Je crée de nouveau, ce qui seulement vient d’éclore », (idem). A ce propos, rabbi Yossef a enseigné que ce verset concerne la guerre de Gog et Magog…

On sait que le nom « Yaacov » tire son origine du terme « Ekev » – le talon -, tandis que le nom « Israël » renferme l’idée de la « tête », puisque comme l’enseigne le Zohar, les lettres du mot Israël forment l’expression « Li-Roch », littéralement « pour moi, une tête ». Car, c’est précisément dans cette opposition radicale entre le talon et la tête que nous est révélé le sens profond de la relation maintenue par le peuple juif entre les réalités les plus basses et la plus haute des spiritualités.

Et ce, afin de nous faire comprendre qu’alors même qu’Israël se trouve dans cette dimension propre au talon – celle de la partie la plus inférieure du corps humain et d’une chair dure ne ressentant rien -, dans cet état où la vie semble avoir perdu toute forme d’intensité mais qui caractérise ce que nos Sages ont appelé « Ikvété deMéchi’hé » (les talons du Messie : la période précédant la fin de l’exil), malgré tout, reste incrite au plus profond du peuple juif, cette possibilité de renouvellement de ce qui semble pourtant éteint et sans vie…

A telle enseigne que dans son essence même, le serpent – dont il est dit qu’il visera l’homme « au talon » (Béréchit 3, 15) – porte en lui l’idée du retournement de ce long détour qu’aura constitué l’exil… puisque sa valeur numérique étant elle aussi de 358, le « serpent » (Na’HaCH) est par ailleurs l’autre nom du MaCHIa’H (voir Isaïe, 14, 29) !

Y. R

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