Moché Rabénou transmet aux Enfants d’Israël asservis en Egypte le message divin : « Je veux vous soustraire aux tribulations de l’Égypte et vous délivrer de sa servitude ! », (Chemot, 6, 6). Or, suite à l’intervention de Moché et Aharon auprès de Pharaon, l’esclavage devient encore plus dur et cruel, au point que Moché lui-même se doit de rassurer les opprimés en leur affirmant que cette aggravation de leur condition est pour leur bien…
Le Maguid de Doubno – dont l’anniversaire du décès a été célébré vendredi dernier 17 Tévet – nous raconte à ce propos la parabole suivante…

Un riche commerçant perdit sa femme et, quelques temps après, ses amis lui proposèrent de se remarier avec une veuve honorable. Il se renseigna discrètement auprès de voisins qui louèrent ses qualités, et il apprit ainsi qu’elle dirigeait un petit commerce pour subsister. Elle achetait de la marchandise à crédit qu’elle revendait petit à petit et elle ne payait ses fournisseurs que lorsqu’elle s’approvisionnait à nouveau.

Il rencontra la dame en question et ils décidèrent de reconstruire ensemble leur avenir. Cependant, il exigea qu’elle liquide ce fond de commerce avant leur mariage, afin de n’avoir ensemble aucune dette. Or, elle ne put résister à l’appât de ses clients qui réclamaient de la marchandise, et elle renouvelait de temps en temps son stock, repoussant la liquidation de sa boutique à plus tard. Voyant que ces ventes ne cessaient pas et prenant un lourd risque sur leur projet de mariage, le commerçant se décida à hâter les évènements : il s’informa avec discrétion pour savoir qui étaient les fournisseurs de la petite boutique et il leur souffla à l’oreille que la commerçante se trouvait « dans une situation économique précaire » et qu’ils feraient donc bien de ne lui vendre que contre des paiements comptants…
La pauvre se vit soudain assaillie par des créanciers intransigeants, et elle dut liquider son affaire par manque d’argent liquide… Mais elle réussit toutefois à savoir que c’était son futur mari qui avait causé sa faillite. Furieuse, elle lui demanda des explications pour cette conduite des plus odieuses. Il répliqua que bien au contraire, c’était par estime pour elle et du fait de son impatience de se marier qu’il avait agi ainsi !
On sait qu’initialement, les Bné Israël devaient rester en esclavage pendant 400 ans dans l’Egypte des Pharaons. Or, désirant hâter l’acceptation de Son propre joug par le peuple qu’Il avait déjà choisi, D.ieu aggrava la tyrannie des maîtres égyptiens afin de réduire la pénible servitude d’Israël à 210 ans…En partenariat avec Hamodia.fr