Malgré le nombre considérable de Juifs qui ont été assassinés pendant la Seconde Guerre mondiale à Trostenets, près du village de Maly Trostenets, dans les faubourgs de Minsk, le site n’avait pas été, jusqu’à présent, reconnu comme un lieu de mémoire lié à la Shoah.

D’après les données communiquées par le mémorial de Yad Vashem, à Jérusalem, et par d’autres chercheurs, le nombre des victimes est estimé à 60 000-65 000. Si le nom de Maly Trostenets n’avait pas encore été pris en compte, ce serait entre autres à cause du refus du gouvernement de Biélorussie de reconnaitre le lien de cet endroit sinistre avec l’histoire de la Shoah.

Ce que l’on sait, c’est qu’en 1942, alors que les massacres étaient perpétrés à Auschwitz, des dizaines de milliers de Juifs déportés du Reich allemand, d’Autriche, de Tchécoslovaquie et de Pologne, ainsi que du ghetto, très proche, de Minsk, ont été amenés dans ce camp et y ont été cruellement exterminés, généralement par balles.

En ce lieu ont également été assassinés des prisonniers de guerre soviétiques et des partisans. Vers la fin de la guerre, les Nazis ont détruit le camp, comme ils l’ont souvent fait, pour effacer les preuves de leur barbarie. C’est pour cette raison qu’on ignore le nombre exact des victimes et bien souvent, on ne connait pas non plus, malheureusement, leur identité.

Ce vendredi, un mémorial rendant hommage aux victimes de Trostenets a été dévoilé par le président de la Biélorussie, Alyaksandr Lukashenka devant des délégations d’Autriche, de République tchèque, d’Allemagne, d’Israël et de Pologne.

Le président de la république fédérale d’Allemagne, Frank-Walter Steinmeier, et son homologue autrichien Alexander Van der Bellen étaient également présents. Leurs deux pays ont financé la construction d’un monument sur le site et ils sont venus inaugurer la deuxième partie de ce projet de commémoration conçu par l’architecte juif Leonid Lewin, président des communautés juives de Biélorussie, décédé en 2014, juste après la pose de la première pierre.

Pour le moment, a souligné le quotidien israélien Israel Hayom, ‘les pierres du mémorial érigé sur place ne portent pas le mot ‘Juif’ et des sculptures avec des signes juifs, financées par des Allemands et des Autrichiens, prévues dans le projet, ne s’y trouvent pas. Le gouvernement de Biélorussie aurait indiqué que cette absence était due à un manque de fonds. Mais comme les victimes juives ne sont pas mentionnées, le président de l’Etat d’Israël Ruby Rivlin n’a pas fait le déplacement pour assister à la commémoration et il aurait été suivi par ses homologues de Pologne et de Tchéquie’.

Malgré certains signes encourageants, on attendrait en Israël de voir l’attitude de la Biélorussie lors du 75e anniversaire de la destruction totale du ghetto de Minsk où vivaient près de 100 000 Juifs, qui sera marquée le 21 octobre prochain. Si les signes juifs sont ajoutés d’ici là sur le site du souvenir, le président de l’Etat Rivlin pourrait alors envisager une visite à Maly Trostenets.