Nos sages, en particulier le Rambam, nous ont fait un devoir de lire la paracha Ki Tavo avant Roch Hachana afin que s’accomplisse le souhait exprimé au premier soir de cette fête : « Que l’année s’achève avec ses malédictions et que la nouvelle commence avec ses bénédictions ! ».Or que signifie cet enchaînement ?

En fait, la paracha Ki Tavo contient 98 malédictions. Or la malédiction, c’est tout simplement l’absence de bera’ha (bénédiction) ! Expliquons-nous : Hachem est appelé mekor haBera’ha (Source de la bénédiction), si bien que toute réussite dans la vie s’appelle « bénédiction ». Par exemple : obtenir tout facilement, avoir le temps de faire ce que nous devons faire, éprouver le bonheur de voir les choses continuer après nous… C’est donc en nous approchant de Hachem, Lui qui est le Créateur, que l’on trouve ce flot de bénédictions. Mais sitôt que l’on s’éloigne de Lui, la bera’ha s’estompe et est aussitôt remplacée par ce que la Torah appelle la klala, la malédiction.

Comprenons bien : il ne s’agit pas d’un « châtiment » mais simplement d’une règle et d’une sorte de théorème comme la « loi de la pesanteur » ! Il existe ainsi des lois dans le monde qui tombent sur le peuple d’Israël dès lors qu’il quitte Hachem, sa Source de bénédictions…

Avant Roch Hachana et le renouvellement du contrat à chaque début d’année, la Torah veut nous inviter à méditer sur ce que cela signifie. Or quel est l’homme qui ne veut pas réussir ? La Torah donne la solution : réussir, c’est se tenir toujours proche de l’Eternel. C’est pouvoir Le solliciter dans nos prières et pouvoir Lui demander de nous protéger, de nous éviter tout mal, de nous donner la vie et tout ce que nous souhaitons de bien. La klala est donc un écran qui tombe sur l’homme dès lors qu’il n a pas été conscient du côté indispensable de la bera’ha !

En réfléchissant bien sur la situation actuelle – si difficile pour l’Etat d’Israël -, on se rend vite compte que notre existence n’est jamais complètement assurée et que tout peut être remis en question. Cela peut nous affecter et nous rendre pessimistes, mais il n’en est rien car nous avons l’antidote et connaissons la solution. À savoir : l’indispensable proximité d’Hachem, certes avec toutes ses exigences, mais qui peut dissiper tous nos échecs en assurant à l’homme la pérennité et le bonheur.

Je souhaite donc à chacun d’entre nous de trouver la bera’ha et d’éloigner ainsi la klala. Qu’il en soit de même dans le destin collectif du peuple d’Israël, confronté à tant de défis ! Qu’avec cette confiance dans la proximité de notre Créateur, nous soyons certains d’avoir très largement, tous sans exception, la capacité de réussir.

Grand Rabbin Sitruk Zal