La Agada, ces passages talmudiques se livrant généralement à l’exégèse des versets, se trouve être une étude difficilement abordable. En percer les sens cachés semble revenir à pénétrer les plus profonds secrets de l’étude cabalistique ! Toutefois, le rav Its’hak Hutner zatsal nous propose ici une interprétation remarquable de l’un des ces textes… Le Talmud (Traité Chabbat, page 3/b) raconte que le sage Rav avait un jour posé une quest tion à son maître, rabbi Yéhouda haNassi, relative aux lois du Chabbat. Or, le maître lui donna une réponse manifestement inexacte… Raison pour laquelle rabbi ‘Hiya, un autre disciple de ce maître, avait réprimandé son camarade : « Ne t’ai-je pas déjà dit que lorsque le maître est absorbé dans un traité, il ne faut pas le questionner sur un autre traité ? ». Depuis cette anecdote, ce conseil - ou plutôt cet ordre imposé par rabbi ‘Hiya - est devenu une règle de conduite générale qui nous interdit de questionner un maître sur un thème dans lequel il n’est pas absorbé. Or de prime abord, il semblerait que cette obligation révélerait plutôt la carence du rav puisqu’il s’avère être dans l’incapacité de maîtriser deux thèmes à la fois… [...]