La censure a autorisé la publication d’une information restée confidentielle pendant près de 11 ans : elle concerne le bombardement d’un réacteur nucléaire syrien en construction dans la région de Dir A Zour, dans l’est de la Syrie, à 480 kilomètres au nord-est de Damas.

Pour la première fois, les médias ont pu donner certains détails sur l’opération réalisée par l’armée de l’air israélienne le 6 septembre 2007 après minuit.

Tout a commencé, indiquent-ils, quatre ans plus tôt, en 2003, lorsque la Libye a annoncé qu’elle interrompait son programme nucléaire, surprenant Israël. D’après les informations qui viennent d’être autorisées à la publication, le chef du Mossad de l’époque, Meir Dagan, a ordonné une enquête approfondie qui a révélé qu’apparemment, la Syrie développait secrètement une arme nucléaire avec l’assistance de la Corée du Nord. Les recherches ont permis par la suite de découvrir l’endroit précis où se trouvait le réacteur.

Quatre appareils des forces aériennes israéliennes de types F-15 et F-16 ont alors décollé pour bombarder le réacteur syrien. Avant de lancer leur attaque, les pilotes ont brouillé le système de défense syrien avec des moyens électroniques afin que l’armée syrienne ne puisse pas détecter la présence des avions israéliens. D’après la description d’un navigateur, ils ont ‘aveuglé les écrans de l’ennemi’.

Arrivés au-dessus de leur cible, ils ont totalement détruit le réacteur avec des bombes puissantes et extrêmement précises, causant des dégâts irréversibles. Les pilotes sont ensuite retournés à leur base en Israël en survolant la Turquie.

Les medias racontent également que le Premier ministère de l’époque Ehoud Olmert a adressé un message au président américain alors en poste, George W. Bush, en visite en Australie, pour lui dire que ‘ce qui était n’est plus’.

Trois ans plus tard, apprend-on également dans les informations publiées ce mercredi matin, l’Agence Internationale de l’Energie atomique a annoncé que ‘l’objectif visé par les avions de Tsahal était un réacteur nucléaire en construction’.

Commentant récemment cette opération, le général Gadi Eizencott, chef d’état-major de Tsahal, qui exerçait alors les fonctions de commandant de la zone militaire nord, a déclaré que ‘le message de cette attaque en 2007 était que l’Etat d’Israël ne tolérerait pas la construction d’installations menaçant son existence ». Il a ajouté : « C’était le message en 2007 et c’est le message à l’intention de nos ennemis aussi dans un avenir proche et lointain ».