Une nouvelle loi votée en Pologne permet d’infliger une peine de prison à toute personne déclarant que les camps de la mort nazis édifiés dans le pays pendant la Seconde Guerre mondiale étaient des ‘camps polonais’.

La Pologne, qui tient à son image de marque, veut ainsi se dégager de toute responsabilité vis-à-vis des camps de concentration installés par l’occupant allemand.

Cette nouvelle législation donne la possibilité à un tribunal polonais de décréter jusqu’à trois ans de réclusion contre un citoyen polonais ou un ressortissant étranger qui ferait de telles déclarations.

Les autorités polonaises réagissent ainsi à une série de propos qu’elles jugent déplacés. On peut notamment citer un discours qualifié de 'maladroit' du président américain Barack Obama qui avait parlé en mai 2012 du ‘camp polonais de la mort’ et choqué le gouvernement polonais qui s'était 'insurgé contre ce malentendu'.

La Pologne craindrait en effet qu’au fil du temps, la jeune génération dans le monde croie que ce sont les Polonais qui ont dirigé les camps d’Auschwitz, Treblinka ou d’autres.

Le ministre polonais de la justice Zbigniew Ziobro a déclaré: « Nos parents n’étaient pas responsables des crimes de la Shoah qui ont été commis par des criminels nazis sur la terre de Pologne occupée ».

Il a ajouté : « Il nous incombe de défendre la vérité et l’honneur du peuple et de la nation polonaise, de nos pères et de nos ancêtres ». 

Pour l’instant, la loi n’a été entérinée que par le gouvernement polonais mais elle devrait être approuvée rapidement par le parlement où siègent en majorité des représentants du régime.

De nombreux polonais soutiendraient cette nouvelle législation qui à leurs yeux ne serait pas très différente de celle punissant les négationnistes. Ceux qui la critiquent estiment que le gouvernement ne pourra pas réellement la faire respecter et entamer des poursuites.

Les rescapés de la Shoah, pour leur part, n’oublient pas que de nombreux Polonais ont collaboré avec enthousiasme avec l’occupant nazi en dénonçant par exemple leurs voisins juifs.  Cette loi ne défendrait donc pas pour eux une vérité historique…