Dans la haftara de la Parachat Zah’or que nous allons lire cette semaine (I Samuel, chap. 15) retrace la victoire remportée par le roi Saül sur Amaleq, ainsi que les reproches qu’il a essuyés au nom de Hachem de la part du prophète Samuel pour avoir épargné son roi, Agag, de même que sa population et ses biens.

Ces reproches vaudront à la dynastie de Saül d’être détrônée au profit de celle de David.

L’une des raisons de la réprobation divine a été la modestie excessive de ce monarque : « Tu étais petit à tes propres yeux lorsque tu es devenu chef des tribus d’Israël » (15, 17).

Tandis que cette « petitesse » de Saül, selon le Targoum Yonathan , cité par Rachi , s’applique à l’ensemble de la tribu de Benjamin, présentée comme la plus jeune (Psaumes 68, 28), donc la plus petite ( Metsoudath Tsion ad loc. ), Radaq la considère comme caractérisant Saül lui-même : Sa petitesse s’affirme par une modestie déplacée. Une personne réellement humble reconnaît ses véritables forces et ses vraies faiblesses ; elle sait aussi la différence à marquer entre l’honneur qui lui est dû et celui qui revient à sa fonction.

Mais Saül n’était pas assez fort pour être un dirigeant du peuple juif. Pour diriger le peuple juif, il faut savoir combiner diplomatie et volonté de fer ? comme nous l’avons vu à propos des difficultés que Moïse a rencontrées lorsqu’il a conduit les enfants d’Israël dans le désert. Si le dirigeant n’est pas assez fort, le peuple juif le broiera, et s’il l’est trop il se révoltera. Le problème posé par une direction faible ? qui commence de se poser avec Saül ? va devenir une plaie qui usera le peuple juif tout au long de l’histoire.
Jacques KOHN Zal