Parmi les sites que fait visiter le guide touristique Ronnie Chattah à Beyrouth figure l’ancien quartier juif, à présent déserté et presque totalement détruit. Chattah est le fils de l’ancien ministre libanais des Finances Mohammad Chattah, assassiné dans un attentat en 2013.

Mohammad Chattah, qui était opposé au Hezbollah qu’il accusait de vouloir contrôler le pays, a trouvé la mort dans une explosion déclenchée alors qu’il se rendait à une réunion d’une coalition hostile au régime de Bachar Al-Assad.

Ronnie Chattah a indiqué ‘qu’il tenait à raconter aux touristes et aux Libanais les histoires oubliées du passé de la ville’. Et parmi les visites qu’il organise, il y a celle de l’ancien quartier juif de Beyrouth.

Après avoir été habité pendant des siècles, ce quartier a été fermé pendant longtemps au public en raison de sa proximité avec les bâtiments du gouvernement libanais et du parlement. A présent, Chattah conduit régulièrement des touristes à la grande synagogue Maguen Avraham, construite en 1926. L’édifice a été rénové en mai 2009, après la Seconde Guerre du Liban, grâce au financement du gouvernement libanais et de donateurs juifs du monde entier.

Pendant près de 2 000 ans, des Juifs ont vécu au Liban. En 1948, ils étaient 22 000, résidant essentiellement autour de Beyrouth, mais leur nombre a progressivement diminué avec le départ d’une grande partie des familles vers la France, l’Amérique du Nord, le Brésil, et Israël.

Contrairement aux autres pays arabes, la communauté ne s’est pas dispersée au moment de l’Indépendance d’Israël mais elle s’est, bien au contraire, renforcée. Son exode massif se situe plus tard, lors des guerres civiles de 1958 et 1975. A l’heure actuelle, seuls 60 Juifs sont encore au Liban et deux d’entre eux habitent près du quartier juif qui a été presque entièrement détruit au cours de la guerre civile.