Parachath Chemini ? Nageoires et écailles

La Tora énonce dans la parachath Chemini les deux attributs qui définissent la cacherouth d’un poisson : des nageoires et des écailles.

Il n’existe pas de poisson, énoncent nos Sages, qui ait des écailles sans avoir de nageoires ( ?Houlin 66b). Et pourquoi, se demandent-ils, la Tora spécifie-t-elle cette exigence de nageoires, apparemment inutile ? C’est, répondent-ils, pour grandir la Tora et l’embellir.

On a prétendu, il y a quelques années, avoir trouvé dans un musée de Washington, un poisson appelé monopterus cuchia dont l’une des particularités aurait été de porter des écailles, et non des nageoires.

En réalité, a-t-on opposé à cette assertion, ce poisson possède bien une nageoire dorsale rudimentaire. Or, la Tora exige un minimum d’une nageoire, et non plusieurs.

Notons en outre que l’adjectif monopterus du nom de ce poisson atteste de cette particularité : Le mot grec πτερον ( pteron ) signifie « aile », πτερύγιο ( pteruyio ) « nageoire », et μονος ( monos ) « seul ».

On peut donc dire que cette tentative de jeter le discrédit sur la Tora a été vouée à l’échec.

Signalons encore que l’on connaissait, dans la Rome antique, la nocivité des poissons dépourvus d’écailles ( Pline l’Ancien, Naturalis Historia  32, 10).

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Haftarath parachath Chemini ? Le retour de l’Arche sainte

La période pendant laquelle la prophète Samuel a été à la tête du peuple hébreu a été marquée par de nombreuses guerres avec les Philistins.

Après leur défaite à Evène Ha?ézèr , les Hébreux ont cru pouvoir, pour forcer le sort des armes, chercher à Chilo l’Arche sainte, dans laquelle ils voyaient comme un talisman susceptible de leur procurer la victoire (I Samuel 4, 1 et suivants).

Mais ce sont les Philistins qui, une fois de plus, prirent le dessus sur les enfants d’Israël et capturèrent l’Arche.

Après diverses péripéties, ils décidèrent cependant de la restituer.

Cependant, Chilo ayant, dans l’interalle, été détruite (Jérémie 7, 12 à 15 ; 26, 6), elle fut déposée, vingt ans durant, à Qiryath-Ye?arim .

Lorsque David devint roi d’Israël , il décida de faire transférer l’Arche à Jérusalem, et c’est à ce stade que commence notre haftara .

Ce transport de l’Arche, et la liesse qui l’entourait, furent marqués par un événement tragique : A un moment donné du voyage, les b?ufs qui tiraient le chariot sur lequel était déposée l’Arche glissèrent, et un homme du cortège, Ouza, porta la main sur elle pour la protéger. La colère de Hachem s’embrasa contre lui, et il mourut (II Samuel 6, 6 et suivants) .

Rappelons à ce sujet que l’Arche, selon la Guemara ( Sota 35a), « portait ceux qui la portaient ». C’est en raison de son manque de confiance en Hachem que la colère divine s’est déclenchée contre Ouza ( Rachi ad Josué 4, 18).

Cet épisode rappelle d’une manière frappante l’épisode de Nadav et Avihou que relate la paracha . Ces deux fils d’Aaron ont été foudroyés eux aussi par Hachem malgré leur zèle bien intentionné.

Jacques KOHN.