Le Chabbath qui précède la fête de Pourim , on lit en plus de la paracha normale, les versets de la Tora qui nous ordonnent de nous souvenir de Amalek et de le détruire Le Chabbath qui précède la fête de Pourim , on lit en plus de la paracha normale, les versets de la Tora qui nous ordonnent de nous souvenir de Amaleq et de le détruire ( Devarim 25, 17 à 19).

Ces versets, qui commencent par le mot zakhor , ont donné son nom à ce Chabbath .

La Haftara correspondante (I Samuel 15, de 1 ou 2 selon les rites à 34) relate l’ordre donné par Hachem au roi Saül d’annihiler Amaleq. Cet ordre a été incomplètement exécuté, Saül ayant épargné Agag, le roi de cette peuplade.

Les conséquences de cette désobéissance se sont révélées catastrophiques. Agag a en effet profité du répit qui lui était accordé pour engendrer l’aïeul de Haman , précurseur de tous les antisémites de l’histoire.

Lorsque Samuel a voulu réparer cette faute commise par Saül, le texte nous apprend qu’il a fait conduire Agag devant lui et l’a fait exécuter.

Un verset indique cependant, dans une formulation sibylline, qu’Agag s’est présenté « gaiement » (maadanoth) devant le prophète et lui a dit : «Ainsi, l’amertume de la mort a disparu » (I Samuel 15, 32).

Que veulent dire cette allégresse d’Agag, et cette sorte de résignation devant la disparition de l’amertume de la mort ?

Selon Ralbag (Gersonide), le mot maadanoth ne doit pas être compris comme l’expression d’une quelconque gaieté, mais dans le même sens que dans le verset : « Peux-tu serrer les liens ( maadanoth ) des Pléiades, ou relâcher les cordes d’Orion ? » (Job 38, 31).

Le mot maadanoth doit par conséquent être compris comme signifiant qu’Agag a été conduit devant Samuel fortement entravé par des chaînes, et ce afin de prévenir toute tentative de fuite.

Quant à la disparition de l’amertume de la mort, explique le même commentateur, elle correspond à un sentiment passager qu’a éprouvé Agag à la vue de Samuel : Impressionné par sa stature, il s’est convaincu un court instant qu’il allait lui témoigner de la pitié et l’épargner.

Mais là a été son erreur, car Samuel lui a aussitôt répliqué, au verset suivant : « De même que ton épée a privé d’enfants les femmes, de même, entre les femmes, ta mère sera privée d’enfants? », puis il l’a aussitôt exécuté : « Et Samuel mit Agag en pièces devant Hachem , à Guilgal. »

Jacques KOHN zal