Du yibboum à la ‘halitsa …
Il est relativement facile de comprendre la raison que donne la Tora ( Devarim 25, 6) à l’institution du yibboum (« lévirat ») : Il s’agit d’éviter que le nom du mari défunt soit effacé d’Israël.

Celle de la ‘halitsa (« déchaussement ») reste en revanche quelque peu obscure : Que veulent dire le « retrait de la sandale » et le « crachat à la figure » qui forment l’essentiel de la cérémonie à l’issue de laquelle la veuve obtient le droit de se remarier avec qui bon lui semble ?
Selon Rabbeinou Be‘hayé ( ad Devarim 25, 9), le retrait de la sandale correspond à l’idée suivante : Aussi longtemps que le frère du mari mort conserve vocation à épouser sa belle-sœur, il en est comme si le défunt mari était encore vivant, puisqu’il peut encore « espérer » avoir une descendance grâce à ce remariage. Mais une fois cet « espoir » déçu, c’est comme s’il mourait une seconde fois. Il faut alors porter son deuil, et le retrait de la sandale, qui doit obligatoirement être en cuir, symbolise ce deuil.
Quant au crachat que lance la veuve en direction de son beau-frère, il exprime le sentiment de mépris éprouvé par celle-ci, comme si elle voulait lui dire : « Puisque tu ne veux pas de moi, tu n’as pas plus d’importance à mes yeux que n’en a ce crachat » ( ‘Hizqouni ad loc .)

 

Jacques KOHN ZAL.