Plus de 40 ans après l’opération Entebbe, au cours de laquelle des otages israéliens ont été sauvés grâce à une intervention d’une unité d’élite de l’armée israélienne, de nouvelles informations ont été révélées suite à l’ouverture des archives diplomatiques du ministère français des Affaires étrangères. Elles sont rapportées par le journal ‘Le Monde’.

Rappelons les faits : le 27 juin 1976, un vol d’Air France venant de Tel Aviv a quitté l’aéroport d’Athènes en direction de Paris. Il avait à son bord 244 passagers et 12 membres d’équipage.

Quelques instants plus tard, quatre terroristes ont détourné l’avion et ont forcé le pilote à prendre la direction de Benghazi en Libye. Deux des pirates de l’air appartenaient au FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine) et les deux autres, des Allemands, étaient membres d’une faction révolutionnaire.

Après une longue escale, effectuée pour permettre de recharger l’avion en carburant, l’appareil s’est envolé pour l’Ouganda et s’est posé à Entebbe.

Soutenus par les forces locales, les preneurs d’otages ont alors maintenu les passagers sous la menace de leurs armes, dans le hall de transit du terminal. Après un certain temps, ils en ont libéré un certain nombre mais ils ont gardé les voyageurs juifs.

Après plusieurs jours d’une attente insupportable, Israël a décidé d’intervenir dans le plus grand secret. Faisant mine de vouloir négocier pour gagner du temps et endormir la méfiance des terroristes, le gouvernement a en fait lancé une action militaire pour sauver les otages.

Quelques jours plus tard, les forces de commandos israéliennes intervenaient d’une façon impressionnante, libérant les otages. Malheureusement, quatre d’entre eux ont trouvé la mort: Jean-Jacques Mimouni, Pasco Cohen, Ida Borochovitch et Dora Bloch hy’d, tuée à l’hôpital le lendemain du raid.. Parmi les militaires, un officier a été tué : c’était Yoni Netanyahou hy’d, frère du Premier ministre Binyamin Netanyahou.

D’après les nouveaux documents qui viennent d’être mis au jour, il s’avèrerait notamment que l’action lancée par Tsahal n’avait pas été gardée totalement secrète et que plusieurs pays amis d’Israël avaient été mis dans la confidence, dont la Grande Bretagne et l’Allemagne. Cela expliquerait, est-il précisé, l’annulation d’un vol de la compagnie Lufthansa qui devait atterrir la même nuit à l’aéroport ougandais.

On apprend aussi que le président ougandais Idi Amin Dada n’avait pas été averti au préalable de l’arrivée de l’avion détourné et qu’il ne s’était entretenu avec les terroristes que lorsqu’ils étaient en route vers son pays. Il ne serait venu à l’aéroport que deux heures après l’atterrissage mais les pirates de l’air auraient alors refusé de le laisser monter dans l’avion.

Par ailleurs, la France aurait tout fait pour que l’appareil reste en Ouganda afin d’éviter qu’il n’atterrisse dans un pays encore plus hostile. En outre, malgré les dénégations des ravisseurs qui avaient prétendu qu’ils avaient sélectionné les passagers en fonction de leur nationalité et n’avaient retenu que les Israéliens, il apparait qu’en fait leur critère était en fonction de leur religion, mettant à part tous ceux qui étaient juifs.

Le compte-rendu rappelle l’attitude remarquable du commandant de bord Michel Bacos. Le Monde souligne que ‘lorsqu’il a appris que des otages seraient libérés, il a rassemblé ses collègues et leur a dit : « Il est hors de question que nous quittions nos passagers, nous avons le devoir de rester avec eux  jusqu’à la fin, quoi qu’il arrive »’.