Le nouveau chancelier autrichien, Sebastian Kurz, a profité de son premier discours post-électoral pour promettre, entre autres, de ‘donner la priorité au combat contre l’antisémitisme sous toutes ses formes’, affirmant qu’il s’agissait d’un ‘devoir essentiel pour son gouvernement’.

Il faut dire que la nouvelle coalition autrichienne a suscité quelques inquiétudes plutôt justifiées : elle compte en effet le ‘parti de la Liberté’, formation ‘nationaliste’ fondée en 1955 par d’anciens nazis, qui a obtenu six postes ministériels dont celui de l’Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a déjà réagi il y a quelques jours à cette nouvelle donne politique en Autriche en indiquant qu’il comptait ‘réduire au minimum ses contacts avec les ministères conduits par le Parti de la Liberté’. Il avait toutefois précisé que le Premier ministre Binyamin Netanyahou avait l’intention de maintenir ses relations directes avec Sebastian Kurz.

Précisons, dans ce contexte, qu’après un certain nombre de déclarations antisémites entendues par le passé, le Parti de la Liberté aurait cherché ces dernières années à effacer cette mauvaise impression et à créer des liens avec la communauté juive. Mais celle-ci reste encore méfiante, malgré ces gestes de ‘bonne volonté’.

En octobre dernier, après la montée de ce parti, le président du Congrès Juif mondial Ron Lauder avait fait part de son inquiétude, déclarant ‘qu’il était triste et pénible qu’une telle plateforme obtienne plus d’un quart des suffrages et devienne le deuxième parti du pays’.

A l’heure actuelle, environ 9 000 Juifs vivraient en Autriche sur une population totale de près de 9 millions d’habitants.