La similitude de la conduite de Nadav et d’Avihou, fils d’Aaron, qui ont « présenté un feu étranger devant Hachem » ( Wayiqra 10, 1) et qui ont été aussitôt foudroyés, suggère qu’ils ont pu être des jumeaux. On sait en effet que les jumeaux pénètrent les pensées l’un de l’autre et qu’ils se comportent souvent de façon similaire.


On peut noter, au soutien de cette hypothèse, que la Tora les cite toujours ensemble (voir notamment Bamidbar 3, 4 : « Nadav et Avihou moururent devant Hachem lorsqu’ils approchèrent un feu étranger devant Lui dans le désert de Sinaï, et ils n’avaient pas de fils » ; I Chroniques 24, 1 : « Quant aux fils d’Aaron, voici leurs subdivisions : Nadav et Abihou, Eléazar et Ithamar. » ; I Chroniques 5, 29 : « Et les fils d’Amram: Aaron, Moïse et Miriam. Fils d’Aaron: Nadav et Abihou, Eléazar et Ithamar. » ). Et même lorsqu’ils sont mentionnés en même temps que leurs autres frères, leurs noms sont toujours réunis distinctement par un waw conjonctif.

Le fait que Nadav et Avihou ont subi le même destin peut cependant ne pas être suffisant pour expliquer qu’ils apparaissent comme un groupe séparé par rapport à leurs frères. La Tora mentionne en effet deux autres frères qui ont trouvé la mort de la même manière, qui sont morts sans enfants, et qui apparaissent dans le texte associés également par un waw conjonctif, séparément de leurs frères : « Et les fils de Juda : Er et Onan et Chèla et Pérèts et Zéra?h. Er, et Onan moururent dans le pays de Canaan, et les fils de Pérèts furent ?Hetsron et ?Hamoul » ( Berèchith 46, 12).

Il existe cependant une différence essentielle entre Nadav et Avihou d’une part et Er et Onan de l’autre : Les deux premiers sont morts en même temps et après avoir commis ensemble la même profanation, tandis que Er et Onan ont été punis par Hachem pour le même motif (voir Rachi ad Berèchith 38, 7), mais pas en même temps.

Jacques KOHN zal