La famille Techouva, originaire de Libye, n’a jamais oublié le sort tragique du Rav Yossef Techouva, sauvagement assassiné par des Arabes à Tripoli en 1948.  

Plus de 60 ans après ce pogrom, qui a coûté la vie à 14 Juifs, le manteau revêtu par l’un d’entre eux, le Rav Yossef Techouva, a été retrouvé. C’est ce vêtement que portait la victime lorsqu’elle a été poignardée et on peut y voir encore des traces de sang.

Il a été enfoui dans la terre lors d'une cérémonie organisée au cimetière de Netanya en présence de nombreux Juifs originaires de Libye, accompagnés de leurs Rabbanim, et bien entendu de la famille du défunt, dont l’homme d’affaires Itshak Techouva, qui est le petit-fils du Rav Techouva.

Les violences avaient éclaté la veille de Chavouoth, en 1948, c’est-à-dire un mois après la naissance de l’Etat d’Israël. A l’époque, les Britanniques étaient encore les maîtres à Tripoli. Les Juifs s’étaient préparés à l’attaque, ayant tiré les leçons d’un pogrom précédent, perpétré trois ans plus tôt, au cours duquel 130 personnes avaient été assassinées.

Cette fois, ils étaient armés et déterminés à riposter à toute agression. Ils avaient bénéficié de l’aide de la Hagana, qui leur avait envoyé des hommes pour leur apprendre à se battre.

Ils ont réussi à faire fuir les assaillants, après leur avoir infligé des pertes sérieuses, mais ils ont eu aussi des morts, dont le grand-père de Itshak Techouva. Ses enfants lui avaient dit de fuir mais il avait refusé, préférant rester chez lui pour prier et étudier. Les Arabes sont alors entrés dans la pièce où il se trouvait et l’ont poignardé.

Le vêtement taché de sang vient d’être retrouvé dans une valise, au moment de la vente de la maison.

Pour le président de l’association Or Chalom, centre œuvrant pour la préservation des traditions du judaïsme libyen, l’enterrement du vêtement n’est pas seulement un acte symbolique. « Le public doit savoir que les pogroms n’ont pas seulement eu lieu à Kichinev ou à Hébron. Ils se sont également produits dans les pays d’Afrique du Nord, et parmi eux la Libye. Le sujet devrait figurer dans les manuels scolaires ».