Arieh Dery a soigneusement préparé son retour en politique. Resté discret sur ses intentions jusqu’au dernier moment, il semble avoir bien manœuvré pour reprendre les rênes d’un parti qu’il avait dû abandonner, contre son gré, lors de ses démêlés avec la justice.

Les sondages sont clairs : si le parti Shass reprend à sa tête son ancien leader, il obtiendra davantage de mandats que s’il reste sous la direction d’Eli Ishaï. C’est sans aucun doute en fonction de ces calculs que la formation orthodoxe séfarade a décidé de redonner à Arieh Dery le poste de dirigeant du parti.

Pour Eli Ishaï, qui en était ces dernières années le chef incontesté, la pilule reste difficile à avaler et il tente encore de sauver son statut. Dans ces nouvelles dispositions, on lui propose un « prix de consolation » : il sera l’un des ministres les plus importants du prochain gouvernement à condition, bien entendu, que le nouveau Premier ministre, selon les prévisions Netanyahou, offre à Shass d’entrer dans sa coalition.

La presse a déjà annoncé ces changements mais la décision officielle ne devrait être rendue publique que mercredi, c’est-à-dire après la réunion des Sages de la Tora, sous la présidence du Rav Ovadia Yossef. Ce dernier aurait déjà été convaincu de la nécessité de cette procédure en vue de redonner une nouvelle vitalité au parti. Il reste donc à déployer des efforts pour convaincre toutes les parties concernées de l’utilité de conclure un accord qui exigera certainement des compromis.