La presse occidentale et l’opposition syrienne en exil qualifient de « mascarade » l’élection présidentielle en Syrie qui permet, pour la 3e fois, à Bachar el Assad de rester au pouvoir.

Alors que la guerre civile se poursuit avec, chaque jour, de nouvelles victimes, les Syriens ont été appelés aux urnes pour élire leur nouveau président. Les résultats étaient connus d’avance, la famille Assad étant seule maître à bord depuis 1970.
 
A l’époque, c’est Hafez el Assad qui avait accédé au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat et il est resté à la tête du pays, imposant un régime dictatorial, jusqu’à sa mort en 2000. Comme dans une monarchie, alors qu’il s’agit officiellement d’une république, c’est son fils Bachar qui lui a succédé.
 
Avec un taux de participation important de 73 %, Assad vient d’obtenir 88,7 % des suffrages alors que ses deux adversaires n’étaient crédités ensemble que de 7,5 %. Ces chiffres ont été rendus publics par le président du Parlement dans un discours prononcé à Damas devant des caméras de télévision.  
 
Une victoire sans surprise donc mais qui n’est pas crédible aux yeux des Occidentaux et des membres de l’opposition syrienne siégeant à l’étranger. Essentiellement parce que le scrutin n’a été tenu que dans les régions se trouvant toujours sous le contrôle d’Assad, c’est-à-dire environ 40 % du territoire.  
 
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a commenté cette élection au cours d’une visite au Liban avant même la publication des résultats. Il a estimé que c’était une « non-élection », un « zéro pointé ».  
 
Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, a elle aussi contesté la légitimité du scrutin et appelé le régime syrien à entreprendre des démarches pour que le peuple syrien puisse exprimer librement sa propre volonté.
 
On sait déjà que ces appels et ces commentaires resteront lettre morte. Les dirigeants syriens maintiendront leur politique et la guerre civile risque de durer avec, chaque jour, son lot de morts et de blessés…