Il y a plusieurs années, l’avion de la compagnie Pan-America, qui voyageait

entre Londres et l’Amérique, s’est écrasé, avec tous ses passagers a bord…

Malheureusement, de nombreux juifs y ont aussi trouve la mort… Mais certains

y ont échappe au dernier moment, chacun grâce a un miracle différent : pour plusieurs, il y avait trop de circulation sur les routes, et ils n’ont pas pu arriver a temps pour le décollage, pour un autre, l’un de ses enfants s ‘est coince dans les toilettes de l’aéroport et n’en a été  »délivré » que  »trop tard »…

Voici l’histoire d’un de ces miracles…

 »Il y a plusieurs années, comme je me trouvais par hasard a Londres, je décidai de rendre visite a un ami. C’était juste après la catastrophe de l’avion Pan-America. A peine arrive chez cet ami, il tira de sa poche un billet d’avion. Un petit coup d’oeil me renseigna rapidement : il s’ agissait d’un billet d’avion pour ce fameux vol…

 »Par miracle, je n’ai pas voyage ce jour-la… » me dit-il

.  »Et depuis, je garde toujours ces billets d’avion en souvenir, la, dans ma poche intérieure… »

Et il se mit a me raconter comment ce miracle était arrive, et l’ extraordinaire histoire qui lui avait fait prendre conscience que parfois,nous arrivons a comprendre le pourquoi des choses et la façon dont Ha-chem fait en sorte que chacun puisse rendre ses dettes a la personne quilui a fait du bien…

 »La semaine du voyage en question, il y avait un mariage dans ma famille,en Amérique, le jeudi soir. Je pris donc mon billet pour jeudi matin, de sorte que je devais arriver une ou deux heures avant la Houppa. Le vol du jeudi matin était toujours très demande, je m’y pris a l’avance pour réserver ma place.

Le lundi matin de cette même semaine, je sentis de fortes douleurs dans le dos. Le médecin vit, a la radio, qu’il y avait effectivement un petit problème.Ce n’entait pas bien méchant, mais il me conseilla de rester deux jours a l ‘hôpital pour que l’on puisse s’occuper de moi comme il se doit, et vérifier sur place que tout rentrait bien dans l’ordre. Effectivement, il était préférable de rester deux jours a l’hepital plutôt que de faire plusieurs fois des allers-retours pour recevoir les soins dont j’avais besoin…

Comme je l’ai explique, je n’etais pas réellement malade, et c’etait simplement par convenance que l’on m’hospitalisa deux jours. C’est la raison pour laquelle je fus assez surpris de recevoir une visite !

Il s’agissait de Mr Menashe, un Talmid H’ah’am de 70 ans que je connaissaisde la synagogue ou je priais et étudiais tous les matins. J’étais très surpris qu’il se soit déplace ! Je ne savais pas comment le remercier, et, a dire vrai, j’etais plutôt gene…

Mr Menashe prit de mes nouvelles, s’inquiéta pour ma sante.

– »Il me semble que vous devez voyager pour un mariage cette semaine, n’ est-ce pas ? Croyez-vous que ce soit toujours d’actualité ? Comment vous sentez-vous ? »

– »Normalement, je dois sortir ce soir-même de l’hôpital, et je pense voyager jeudi matin comme convenu, pour arriver au mariage qui aura lieu, si D… veut, jeudi soir ».

– »Quoi ? Vous allez quitter Londres Jeudi matin ? Mais vous serez beaucoup trop fatigue pour assister au mariage le soir-même d’un tel voyage. !

Comment pourrez-vous réjouir les maries, et danser comme il se doit ? Et puis, en plus, vous avez eu une semaine difficile : le mal de dos, les soins, l’hôpital… »

– »Mais alors, que devrais-je faire, selon vous ? Renoncer a ce voyage et rater le mariage ?!?! »

– »Non, mais je pense qu’il serait plus sage de voyager mercredi, pour avoir le temps de vous reposer après cette semaine fatigante. Ainsi, vous pourrez être en pleine forme pour le mariage ! »

Je me mis a réfléchir… Effectivement, je pouvais avancer mon vol sans aucun problème. Je remerciai Mr Menashe pour ses conseils, et promis de faire le nécessaire pour avancer mon voyage.

Cependant, il y avait un mystère dans toute cette histoire… Qu’ est-ce-que cela pouvait bien faire a Mr Menashe que je danse ou non au mariage ? J’ avançai tout de même le voyage, par respect pour lui.

A dire vrai, il n’y a pas que moi qui n’avait pas compris la raison de soninteret soudain a me savoir  »en pleine forme » pour danser… J’appris plus tard que Mr Menashe discuta avec le chauffeur de taxi qui le ramena a la maison, et lui dit :  »Je me demande bien ce qui m’a pousse a venir le visiter… »

Je voyageai mercredi pour l’Amérique, et appris la terrible nouvelle le lendemain… Je remerciai sans cesse Ha-chem de m’avoir envoye un ange protecteur, en la personne de Mr Menashe, pour m’empecher de prendre le vol de jeudi… Je l’appelai tout de suite au téléphone, et le remerciai du fond du coeur. Je n’arrivai même pas a parler tant les larmes coulaient…

Mr Menashe aussi était très ému, et il me dit :  »Moi, je n’ai strictement rien fait !

C’est Ha-chem qui a dirige mes pas vers l’hôpital ce jour-la, et qui a mis les mots dans ma bouche, pour vous sauver… »

En rentrant a Londres, je recus un coup de fil de Mr Menashe.

– »Il faut absolument que je vous parle. J’ai une histoire a vous raconter, et j’ai des raisons de croire qu’elle vous intéressera… »

Je fus très curieux d’en savoir plus, et je me rendis chez lui le jour-même.

– » Vous savez », commença-t’il,  »je me suis rappelé dernièrement d’un épisode de ce que j’ai vécu pendant la seconde guerre mondiale.

Au début de la guerre, je me cachais dans un immeuble de plusieurs étages. A ce moment-la, les allemands recherchaient tous les hommes pour les prendre avec eux. Je trouvai une cachette dans un appartement vide, et passai mes journées a étudier la Torah. Sur le même palier se trouvait une dame qui m ‘aidait beaucoup. Son mari et ses enfants avaient déjà été pris. Elle m’ apportait régulièrement a manger. Elle voyait en cela un grand mérite pour elle, puisque cela me permettait, de mon cote, de continuer a étudier. De plus, des qu’elle apercevait des Allemands dans les environs, elle me prévenait, afin que je ne commette pas d’imprudence…

Un jour ou j’etais sorti quelques instants de ma cachette, j’entendis les Allemands pénétrer dans l’immeuble. Ils hurlaient sauvagement en gravissant rapidement les marches… Je ne savais plus quoi faire. Je n’avais pas le temps de regagner ma cachette, et je regardais a droite, a gauche, sans arriver a me décider de la direction a prendre…

A ce moment-la, cette femme ouvrit sa porte, et me fit signe de rentrer au plus vite. Elle me montra du doigt une  »cachette » qui me parut vraiment ridicule : derrière la porte d’entrée. Ainsi, quand elle ouvrit la porte aux Allemands qui manquèrent de la d?foncer sans attendre, je me retrouvai »cache » entre la porte et le mur…

– »Que voulez-vous » demanda-t’elle poliment aux S.S.

– »Ou est ton mari ? » hurla l’un d’eux.  »Ou sont tes grands enfants ? ».

Le plus calmement du monde, elle répondit :

– »Vous les avez déjà pris. Il n’y a personne ici si ce n’est moi et mes

enfants en bas age… »

Les soldats entrèrent dans la maison et se mirent a tout fouiller en criant:

ils cassèrent les armoires, les volets, tout…

– »Ecoute ! » cria l’un d’eux. De derrière la porte je n’osais plus respirer…  »Nous allons fouiller une dernière fois la maison. Si nous trouvons ici un homme vous etes morts, vous deux… Nous te donnons une dernière chance : quelqu’un se cache t’il dans cette maison ? ».

J’entendis un éclat de verre. Dans sa colère, le soldat avait brise un objet.

Allait-elle me livrer ? Apres tout, elle n’etait pas obligée de donner sa vie pour moi… J’imaginais a chaque instant que les soldats allaient avoir l’ idée toute simple de refermer légèrement la porte, et me trouveraient…

– »Il n’y a personne ici. Mon mari et mes enfants ne sont plus la depuis plus d’un mois. Je suis seule avec mes petits » répéta t’elle.

Le soldat tira un coup de fusil par terre, mais elle ne se démonta pas.

– »Cherchez tant que vous voulez, vous ne trouverez rien… ».

Les Allemands sortirent de l’appartement et dévalèrent les marches de l’immeuble.

Tremblante, la femme ferma la porte. Je ne savais que dire.

– »Que Ha-chem vous sauve, vous aussi de tout mal, comme vous m’avez

sauve… »

prononçai-je sans force en regagnant rapidement mon abri…

D… merci, je suis reste en vie après la guerre, et je sais qu’elle aussi a été sauvée et s’est remariée. J’ai toujours garde en mémoire cet extraordinaire miracle, parmi tous les autres que j’ai pu voir chaque

jour…

Eh bien… Cette femme n’est autre que votre grand-mère… La mère de votre père… Et je me demande… si ce n’est pas pour rembourser la dette que j ‘avais envers elle qu’Ha-chem a fait en sorte que je vous sauve, jeudi dernier…’ (vouloir c pouvoir)