Dans la paracha Emor, figure toute la liste des fêtes du calendrier hébraïque. Le rav Zilberstein remarque à ce propos
dans son livre « Alénou lechabéa’h » que la Torah répète à trois reprises l’obligation de venir au Bet Hamikdach
– au moment de Pessa’h, de Chavouot et de Souccot -, et ce successivement dans les parachiyot Michpatim, Ki Tissa et Reé.

Dans quel but, le peuple d’Israël
se rassemblait-il ainsi trois
fois par an au Bet Hamikdach
? Sa vie quotidienne, déjà si
riche en spiritualité, ne suffisait-elle
donc pas ?

Comme on le sait, à Pessa’h, nous
devons revivre les événements de la
Sortie d’Égypte. Nous redécouvrons
la manière impressionnante avec
laquelle Hachem nous a révélé Son
existence ainsi que Sa maîtrise du
monde à travers les Dix Plaies et la
traversée à pied sec de la mer Rouge.

Pessa’h ou la renaissance
de la émouna…

Or, sous l’effet de l’accoutumance, les
évidences les plus éblouissantes risquent
de ternir… Voilà pourquoi la solennité
imposante du Bet Hamikdach,
qui regroupait alors pour ces trois « fêtes
de pélerinage » – tous les membres
du peuple, permettait de raviver en
nous la foi en Hachem. Non pas qu’il
s’était immiscé en nous quelque doute
que ce soit…, mais grâce à nos mitsvot
liées à Pessa‘h, nous réalisons en quelque
sorte « une remise à l’heure » des
pendules de notre émouna et de notre
foi en l’évidence de l’existence de Hachem.
Ce qui est censé provoquer en
nous un véritable « réveil » !
Rappelons qu’à l’époque du Bet Hamikdach,
la plus grande partie du peuple
s’adonnait à l’agriculture et à l’élevage.
Au quotidien, on était donc très
absorbé par les multiples tâches, surtout
à une époque où celles-ci n’étaient
pas encore facilitées par les progrès
techniques. La plupart des gens n’ avait
pas souvent le temps de méditer en profondeur
sur l’Existence divine…

Maintenir une
« pensée consciente » !

L’intérêt véritable de toute pensée est
d’être parfaitement consciente. Car
une pensée qui se limiterait à n’être
qu’inconsciente ou subconsciente n’a
qu’une valeur potentielle. Ainsi, la
Torah invite-t-elle tous les membres
du peuple d’Israël à monter au Bet
Hamikdach au moment de Pessa’h
comme une occasion de dépoussiérer
notre émouna. De potentielle, celle-ci
peut alors devenir vive et présente !
Car notre enthousiasme pouvait s’enflammer
de manière prodigieuse devant
le spectacle inouï d’une émouna
partagée par tout un peuple ainsi
réuni au Bet Hamikdach. Ensuite,
évidemment, chacun repartait fortement
renforcé au plan spirituel.

Chavouot et l’invincibilité
de la Torah !

La fête de Chavouot, quant à elle,
nous fait revivre la révélation du
mont Sinaï et le don de la Torah.
C’est l’occasion par excellence de
réfléchir au fait que la Torah est
éternelle car d’origine divine.
Tous les peuples qui ont essayé
de combattre la Torah ont ainsi
lamentablement échoué car elle
est invincible : de manière inaliénable,
elle reste ainsi la référence
pour toute vérité établie et reconnue.
Si bien que cette fête de Chavouot
célébrée au Bet Hamikdach
– là encore par le peuple tout entier
– renforçait chez chacun le
sentiment de l’authenticité de la
Torah et de son éternité.

Sentir la Providence divine
sous la soucca

Enfin à Souccot, la fragilité des cabanes
au toit de feuillage nous fait
découvrir et ressentir en nous la hachga’ha
pratite, la Providence divine
toujours en acte en faveur d’Israël :
Hachem veille sur nous tous et sur
tout ! Ayant déserté le lourd « béton
armé » de nos demeures habituelles
pour lui préférer le si léger toit
de feuillage de la soucca, nous nous
sentons bien car nous réalisons, ainsi
tout près de Hachem, que c’est bel et
bien Lui qui nous protège et assure
réellement notre sécurité !

Car toutes les fêtes de Souccot à Jérusalem
à l’époque du Bet Hamikdach
symbolisaient cette inaltérable protection
divine en faveur d’Israël, en
faisant comprendre à notre peuple
qu’il était vain de croire que la force
humaine puisse assurer sa sécurité…
En fait, Pessa’h, Chavouot et Souccot
célébrées en présence de tout le peuple
au Bet Hamikdach nous permettaient
de raviver et de bien prendre
conscience des trois grands principes
de notre émouna : l’existence de Hachem,
le caractère divin de la Torah et
la constance de la Protection divine
que nous accorde Sa providence.
Chacune de ces fêtes offrait aux
pèlerins, qui montaient à pied à Jérusalem
et au Temple, sa richesse
particulière. Mais toutes ensemble
éveillaient les consciences aux principes
fondamentaux de notre croyance
et réchauffaient les pèlerins jusque
dans l’intimité profonde de leurs sentiments
religieux.

C’est bien pour cela que trois fois par
an, le peuple d’Israël se retrouvait au
Bet Hamikdach.
Espérons que, bientôt, nous pourrons
à nouveau nous y retrouver. Cela ne
dépend que de nous !

Rav Hayim Yaacov Schlammé


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