L’intervention du ministre de l’Éducation Naftali Benett, chef du parti Habayit Hayehoudi, et celle de la ministre de la Justice Ayelet Shaked, qui appartient à la même formation politique, étaient attendues avec impatience dans les milieux politiques israéliens.

Ils ont tous deux créé la surprise lorsqu’ils ont annoncé dans leur discours, ce lundi matin, qu’après mûre réflexion, ils ne quittaient pas le gouvernement. Cela signifie que le Premier ministre Binyamin Netanyahou conserve sa coalition à majorité très faible, 61 mandats, après la démission du ministre de la Défense Avigdor Lieberman et le retrait de son parti, Israël Beteinou.

Dans le discours qu’il a prononcé à la Knesset entouré des parlementaires de sa formation, Benett a notamment déclaré que ‘l’Etat d’Israël traversait une crise sécuritaire’. Il a ajouté : « Mais des ennemis cruels ne sont pas pour nous une nouveauté …Il ne faut absolument pas faire de politique sur la sécurité ».

Benett a ensuite estimé que ‘cela faisait longtemps que les gouvernements successifs avaient cessé de vaincre’. Il a alors vivement critiqué le cessez-le-feu conclu avec le Hamas après les tirs de 500 roquettes sur le sud d’Israël.

Rappelant ensuite qu’il avait demandé la semaine dernière le portefeuille de la Défense, après la démission de Lieberman, et qu’il avait essuyé un refus de la part de Netanyahou, il a ajouté: « J’annonce qu’à l’heure actuelle, nous retirons toutes nos exigences politiques et que nous aiderons le Premier ministre à gagner ». Benett a ensuite indiqué ‘qu’il savait que son geste allait lui faire perdre des points et qu’il l’assumait malgré tout’.

Ayelet Shaked a confirmé les propos de Naftali Benett, en affirmant que son parti ‘ne voulait pas fuir ses responsabilités’ et que ‘tout le Moyen Orient regardait du côté d’Israël’. Elle a estimé en outre que leur rôle était trop important pour y renoncer et que ‘le parti Habayit Hayehoudi continuerait à être la boussole nationale de ce gouvernement’.

Les députés du parti Habayit Hayehoudi ont exprimé leur soutien à leur leader, acceptant la décision de Naftali Benett et d’Ayelet Shaked. Nissan Smoliansky a déclaré que ‘l’Etat d’Israël avait besoin d’une stabilité politique’. Et de préciser : « Nous continuerons à œuvrer dans l’esprit du sionisme religieux pour le bien de l’Etat d’Israël et de ses citoyens. J’appelle toutes les formations de la coalition à faire preuve de la même responsabilité nationale ».