La THORA interdit à la consommation tout oiseau rapace, l’aigle, l’orfraie, la vallérie, le faucon et le vautour, le corbeau, l’autruche, l’hirondelle, la mouette, l’épervier, le hibou, le cormoran, la hulotte, le porphyrion, le pélican, le percnoptère, la cigogne, le héron, le tétras, et la chauve-souris.
L’oiseau rapace est celui qui plante ses griffes dans le corps de sa proie avant de la déchiqueter, Rashi Houlin 82 : Il ne s’agit pas du fait de dévorer des proies vivantes, car la plupart des volatiles consomment des insectes ou autre, et sont pourtant Cacher. Il existe même des volatiles qui ne dévorent jamais leurs proies vivantes, comme les aigles et la plupart des grands rapaces qui ne dévorent jamais leurs proies vivantes, mais consomment seulement des cadavres d’animaux, mais ils plantent malgré tout leurs griffes dans le cadavre de leur proie avant de la consommer et ne sont pas cashers.

Selon le mehaber Yoré Déah 82,2 si la volaille possède 3 signes de pureté, il est probablement certain qu’elle ne fait pas partie des rapaces et elle est donc Cacher. Voici ces 3 signes de pureté :
· Un doigt supplémentaire
· Le jabot
· Son gésier s’effrite à la main
Malgré tout, afin de s’écarter du doute, il existe un 4ème signe de pureté qui ,s’il est présent ,atteste que l’espèce ne fait pas partie des rapaces. Ce 4ème signe est un large bec, ainsi qu’une large plante de la patte.
C’est ainsi que tranche MARANN dans le Beth Yossef : toute volaille qui possède tous ces signes de pureté est considérée comme pure de façon certaine et permise à la consommation.
Et c’est ainsi que les Sfaradims se comportent depuis toujours.
Cependant les Achkenazim sur l’avis du Rema Yoré Déah 82,3 qui écrit qu’il ne faut pas se fier exclusivement sur ces signes de pureté celon le Rema et le sha’h il ne faut consommer aucune volaille même si elle possède les signes de pureté, et ne consommer que les espèces dont nous savons par tradition qu’elles sont pures et autorisées à la consommation, comme les poulets qui sont reconnus par tout le monde comme étant permis à la consommation. Aujourd’hui se pose la question des différentes espèces de poulets, le Ross, le Baladi et le Brekel ?!

Une volaille sur laquelle nous n’avons pas de tradition transmise, même si elle possède les signes de pureté, ne doit pas être consommée par crainte qu’il s’agisse d’un rapace. À plus forte raison si il y a des raisons de croire que ses signes de pureté ne sont pas ostentatoire et que la preuve qu’elle n’est pas un rapace n’est pas avérée.

Ce sujet a fait l’objet d’une polémique
Aujourd’hui en Israël rav Moché Sternbuch ainsi que le rav Moché Landau ont interdit le brekel. En effet cette espèce de poulet et douteuses quant à sa tradition et porte la confusion quant à ses signes.

Il y a plus de 100 ans, on commença à abattre dans les pays Achkénazes des dindes qui n’étaient absolument pas connues dans ces pays, ils les importaient du Mexique vers l’Europe. De nombreux grands Rabbanim s’élevèrent contre cela et interdirent la consommation de la dinde en raison du fait qu’il n’y a avait aucune tradition transmise concernant la Cacherout de la dinde. Le Choel Ou-Méchiv qui vécut à cette époque traita de ce sujet et rédigea une Téchouva dans laquelle il autorise la consommation de cette volaille. Des détracteurs, qui soutenaient l’opinion des Rabbanim interdisant la dinde s’élevèrent contre lui et rédigèrent des pamphlets contre lui et contre ses décisions ,à savoir que d’après eux il autorisait de façon injustifiée la consommation de cette volaille, et ainsi qu’il osait autoriser la consommation de Matsot machine, ainsi que les Tsitsit machine.

Malgré tout, sur le plan pratique, la majorité des Achkénazes consomment la dinde pour plusieurs raisons, en raison du psak du Choel Ou-Méchiv, ainsi que celui de Rabbi Itch’ak Elh’anan qui écrit qu’il faut autoriser la consommation de la dinde puisqu’en Erets Israël on en consomme, et cela correspond donc à une tradition transmise. Même si en réalité, les personnes qui en consomment en Erets Israël sont des Séfaradims qui se réfèrent aux décisions du Choulh’an ‘Arouh’ et qu’il est donc probable qu’ils ont commencé à en consommer sans la moindre tradition transmise, malgré tout, il y a différents arguments pour autoriser, peut être qu’il faut considérer que les habitants d’Erets Israël possédaient une vieille tradition qui leur a été transmise au sujet de la dinde, ou que la Halah’a est comme MARANN, selon qui il n’est pas nécessaire de posséder une massoreth.
Cependant, il faut savoir que dans de nombreux pays principalement en Europe on vend dans le commerce différentes volailles de gibier.

Lorsque Rav Shimon Bitton est arrivé à Marseille il a rencontré une communauté séfarade qui consommait la pintade, il a considéré que les signes de pureté ainsi que la tradition n’était pas fiable pour la consommer, plus tard le Beth Din de Paris s’est également plié sur sa décision.

Chaque cas doit être présenté devant les Grands de la Torah car ils sont les seuls à pouvoir déterminer quelle volaille est Cacher et laquelle ne l’est pas.

À Amsterdam lorsque le ramhal a fêté l’impression et la parution du Messilat Yesharim il a fait un repas à la bibliothèque Etz Haïm auquel il a fait servir comme plat principal des cailles, le Haham ne les connaissait pas, il a fait appel au grand rabbin de la communauté ashkénaze qui lui aussi ne le connaissait pas et c’est uniquement après que Rav Moshe Haïm Luzzato a confirmé qu’en Italie on en consommait que le repas a pu prendre place. Rav David Zwi Hofman dans son responsa Melamed Lehoïl relate l’événement et dit que depuis ce jour à Amsterdam on consomme les cailles et les œufs de cailles.

À Marseille ils restent interdits alors qu’à Paris les œufs de cailles sont servis dans les réceptions. Il est évident que la question de la massoreth des volailles touche également les œufs issus de ces volailles, car si la volaille n’est pas Cacher, son œuf est lui aussi interdit à la consommation, puisque tout ce qui sort de l’impur est impur, et tout ce qui sort du pur est pur.

J’ai grandi en Alsace ou le gavage des oies était une pratique bien connu et là aussi uniquement certaines races d’oie étaient autorisées.

Le avné Nezer responsa Yoré Déah 75 rapporte que les oies en provenance de Russie n’ont pas été accepté en Pologne car leur origine n’était pas certifié par des sages de la Torah .

Concernant le canard dans ma jeunesse on ne consommait que le Pékin selon le Psak de Rav Shimshon Raphaël Hirsch et rav Nosson Adler mais plus tard j’ai vu que les traiteurs utilisaient du canard Mulard fruit d’un croisement du canard de Barbarie et du Pékin en effet Rav Shmuel Salent grand rabbin de Jérusalem l’a autorisé.
Mon beau-père le rabbin Marc Meyer m’a raconté une anecdote concernant son père le docteur Raymond Meyer Zal qui lui-même avait une cabala de Shochet mais par respect pour le shochet local À envoyer mon beau-père alors âgé de neuf ans avec un canard Vivant chez le shochet Weiss Zal afin qu’il l’abatte ce dernier a donné un coup sur la tête du canard et a dit ce dernier est mué nous n’abattons à Strasbourg que des canards qui font « coin coin » il a renvoyé le jeune enfant avec le canard vivant à la maison
Concernant le Brakel son aspect et sa forme diffèrent des volailles connues, il fait également des grands sauts. Les investisseurs qui ont voulu promouvoir cette espèce ont voulu apporter une solution à 2 problèmes : les mutations génétiques pratiquées pour l’amélioration de la race et, obtenir un rendement meilleur en diminuant la proportion de tendinites répandues dans les pattes de poulets des espèces que nous abattons jusqu’à ce jour. La tendance a l’air plutôt à une interdiction générale de cette espèce, mais la discussion reste ouverte.

Eliezer Wolff
Rav & Av Beth Din
Amsterdam & ressort