La paracha Vaye’hi relate que tous les enfants de Yaacov sont réunis autour du patriarche à ses derniers instants, et pour lui prouver leur attachement à la foi des Pères d’Israël et leur grande dévotion, ils s’écrient alors : « Chéma Israël Hachem Elokénou Hachem E’had ! ». Ce à quoi Yaacov répond aussitôt : « Barou’h Chem Kevod Malkhouto Léolam Vaëd ! », (Traité talmudique Pessa’him, page 56/a)

Or, à partir de cet instant ultime, cette phrase a accompagné le peuple juif à travers toutes ses péripéties, et ce faisant, elle est devenue sa véritable « profession de foi » !
On sait que rabbi Its’hak Zeev (Velvel) Soloveichik zatsal, l’illustre « Rabbi de Brisk », récitait le Chema très minutieusement en prononçant chaque syllabe, ce qui lui prenait souvent près d’une demi-heure.
Un jeune homme lui raconta une fois que le Chéma lui prenait en tout et pour tout à peine trois minutes et que cela lui suffisait amplement pour prononcer nettement chaque mot…
Ignorant ces remarques, rabbi Velvel lui demanda comment il était venu chez lui… Ce à quoi le avrekh lui répondit qu’il était venu à pied.
– Avez-vous de l’argent dans la poche ?, demanda le rav.
– J’ai sur moi cent lires, répondit le jeune homme, assez surpris par la question.
– Pourriez-vous me montrer comment vous marchez dans la rue ?, demanda le rav.
Ahuri par cette dernière question, le jeune homme se mit à arpenter toute la largeur de la pièce, aller-retour.
– Savez-vous que de nombreux voleurs hantent nos rues ? Or, je constate que vous ne marchez pas avec la main dans votre poche afin de protéger votre argent…, remarqua le rav.
– Non ! répliqua le jeune avrekh. Et même après avoir entendu votre dernière remarque, je ne crains toujours pas d’être arnaqué dans la rue.
– Et pourtant, si vous aviez un sachet de diamants dans la poche, vous n’ôteriez certainement pas votre main de votre poche, insista le rav.
– C’est exact ! », avoua le jeune homme, sans trop comprendre où le Rabbi de Brisk voulait en venir.
Le Rabbi lui expliqua alors que la probabilité de se faire dévaliser par un pickpocket était d’environ une sur mille. Or, un millième de cent lires, c’est dix agourot qui ne méritent certes pas d’être protégées par la main. Par contre, le millième d’un sac de diamants, c’est quelques milliers de lires qui valent bien d’avoir sa main dans la poche…
Le Rabbi de Brisker se tourna triomphalement vers son interlocuteur et lui lança : « Finalement, la lecture du Chéma vaut pour vous cent lires, alors que pour moi, c’est un sac de diamants… ».
Par Chalom C,en partenariat avec Hamodia.fr