Le peuple hébreu accomplit deux mitsvot en Egypte, grâce auxquelles il mérita sa délivrance, la circoncision et l’aspersion de sang du sacrifice pascal sur les linteaux des portes.

« Mais je passai auprès de toi, je te vis t’agiter dans ton sang, et je te dis : ‘Vis dans ton sang !’ » (Ezéchiel 16, 6)
Le Maguid de Varsovie explique ce verset à l’aide de la parabole suivante.

Un homme habitant la grande ville se rendit à la campagne pour rencontrer un vieil ami. Il frappa à la porte, mais personne ne lui ouvrit. Voyant que son ami était absent, il s’assit dans le jardin pour l’attendre. Soudain, il ressentit une violente douleur au bras et il découvrit sur sa manche une abeille qui venait de le piquer. Il sursauta de sa chaise et aperçut à quelques mètres de lui une ruche autour de laquelle s’affairait bruyamment un essaim d’abeilles. Il fut pris de pitié pour son ami qui souffrait d’un tel fléau dans son jardin, et décida de lui faire une surprise. Il s’empara d’une branche sèche qu’il enflamma et s’approcha courageusement de la ruche. L’acre fumée qui se dégageait chassa rapidement les habitants de la ruche qui la quittèrent pour n’y plus revenir. Peu après, le propriétaire revint chez lui et se réjouit de retrouver une vieille connaissance. Après quelques échanges de politesse, l’invité raconta au maître des lieux son acte de bravoure, ne comprenant pas pourquoi ce dernier palissait au fur et à mesure qu’il lui narrait son combat héroïque. « Vous m’avez ruiné. Il est vrai que les abeilles piquent de temps en temps, mais elles me fournissaient du miel que je revendais et de la cire avec laquelle je fabriquais des bougies. Vous m’avez mis sur la paille… »
A l’instar de l’invité qui ne voit que la piqûre de l’abeille et ignore ses bienfaits, nous aussi ne voyons dans l’exil que la douleur qu’elle occasionne, tout en ignorant que c’est dans ce creuset que notre avenir se forgera.
« Vis dans ton sang! »
Par Chalom C. en partenariat avec Hamodia