La paracha de Kedochim nous enseigne : « Révérez, chacun, votre mère et votre père, et observez Mes Chabbats, Je suis l’Éternel votre Dieu ! » (Vayikra, 19, 3). Et Rachi d’ajouter : « Ce texte rapproche l’observance du Chabbat et de la crainte du père afin de t’enseigner qu’en dépit de l’injonction qui t’est faite ici de le craindre, si ton propre père te demande de profaner le Chabbat, ne l’écoute pas (Yévamot 5/b) ! Et de même pour toutes les autres mitsvot ! ».
Le Maguid de Doubno nous raconte à ce sujet la parabole suivante…

Après avoir terminé leur cursus d’études, trois génies se quittèrent en prenant chacun une direction différente, non sans avoir fixé une date et un endroit où ils devraient ultérieurement se retrouver. Or un an plus tard, ils se rencontrèrent de nouveau avec beaucoup de joie ! Le premier raconta qu’il avait mis au point une nouvelle lorgnette permettant de voir à une distance « illimitée ». Le second se vanta d’avoir conçu un véhicule se déplaçant à la « vitesse de la lumière »… Quant au dernier, il aurait réussi à inventer un élixir « capable de guérir tous les maux ».
La lorgnette fut donc mise à l’épreuve et ils virent, grâce à elle, que dans un royaume fort lointain, la fille malade d’un roi était en train d’agoniser… En utilisant aussitôt le fameux véhicule ultra-rapide, ils se rendirent sur place à la vitesse de l’éclair et la « potion magique » de cet élixir fut offerte à la princesse, laquelle guérit immédiatement. Suite à quoi, le roi hésita longuement, ne sachant qui récompenser puisque ce sauvetage inattendu était en fait dû aux trois brillants inventeurs…
Finalement, il opta pour celui qui avait découvert l’élixir, car bien qu’effectivement – en remontant l’enchaînement des causes survenues dans cette affaire – tout les trois contribuèrent au rétablissement de la princesse, c’est en fin de compte bel et bien le médicament « miraculeux » qui permit à sa fille de guérir en lui assurant une excellente vie dans le futur…
Le Traité talmudique Nidda (page 31/a) explique aussi qu’il y a « trois associés » dans la création de tout enfant : D.ieu, le père et la mère. Chacun contribue à sa façon à la gestation et à la naissance de ce petit être. Or, étant tous les trois indispensables et incontournables pour faire venir au monde cette vie, envers qui l’enfant devra-t-il en définitive manifester le plus de respect ?
Le verset précité vient donc souligner que comme c’est évidemment l’Eternel qui assure notre vie bien au-delà et après la naissance – alors que les deux autres associés ont déjà achevé leur part dans cette misison -, c’est Lui que nous devons vénérer en respectant scrupuleusement tous Ses commandements… parfois même en dépit de la volonté de nos parents !
Avec l’accord  d’Hamodia-Edition Française