À travers les Livres de Béréchit et Chémot, la Torah relate notre propre histoire et nous enseigne l’observance des mitsvot.
Or, le ‘Houmach Vayikra nous décrit quant à lui les diverses voies que la Torah ouvertes à ceux qui aspirent à s’élever au plan spirituel…

Les sacrifices offerts au Temple de Jérusalem proposent en fait différents rôles permettant d’accéder à la pureté et à la sainteté grâce à un travail individuel quotidien. Ainsi, juste à la fin de ce Troisième Livre et dès le premier verset de la paracha Bé’houkotaï, la Torah nous enseigne une nouvelle dimension à la place centrale que nous devons sans cesse donner, toute notre vie durant, à l’étude de la Torah.

En effet, cette étude exige des efforts sans lesquels elle reste incomplète et ne pénètre pas vraiment dans le « sang » de la personne humaine qui se penche sur elle ! En plus de l’obligation de comprendre, savoir et mémoriser ses textes, la Torah exige que l’on redouble d’efforts dans son étude (amélim), si bien que nous devons ressentir avoir une double tâche à assumer à la fois aux plans quantitatif et qualitatif. Ainsi nous faut-il nous remplir de Torah à chaque instant « libre » de la journée, et aussi étudier chaque fois en profondeur ! Ce qui nous permettra de vivre à pleins poumons une véritable vie de Torah.


Bénéficier pleinement des bénédictions que procure l’étude authentique…

En effet, ce sont ces efforts seulement qui nous permettront de nous adonner à une pratique fidèle et dévouée des mitsvot et de jouir aussi des merveilleuses bénédictions destinées à celui qui accomplit l’étude « avec ardeur » (amal). Car c’est par l’effort en Torah que l’on s’élève vers le but véritable pour lequel Hachem a créé le ciel et la terre ; ainsi, grâce à la véritable lumière qui émane des enseignements de la Torah, comprend-on mieux les circonstances et les aléas parfois surprenants et difficiles de l’existence… Et quelquefois, cette compréhension s’impose de manière éclatante, alors que d’autres fois, elle restera voilée.
Comme le souligne rav Aaron Kotler (1892–1965), qui fut le fondateur de la yéchiva de Lakewood (USA), l’étude réellement intensive de la Torah contribue à l’existence même du monde en général, mais aussi à la perfection personnelle de celui qui étudie en lui offrant une vie de dévouement pour autrui et une vie de ‘hessed correspondant à l’idéal altruiste essentiel prôné par la Torah.


Définir « l’effort » dans l’étude la Torah

Lorsqu’on parle d’« effort » dans l’étude de la Torah, il s’agit d’abord d’un effort physique, car pratiquer ce limoud de manière paresseuse et dilettante ne porte pas de fruits. Mais ces efforts portent aussi au plan moral : pour réussir dans la Torah, il faut être prêt à renoncer à d’autres objectifs. Ce qui exige un attachement à l’idéal de l’étude qui soit toujours plus fort que les ambitions – par ailleurs légitimes – susceptibles d’exister pour l’homme dans d’autres domaines, et ce, même si ces dernières sont d’ordre intellectuel. Ainsi, faut-il savoir renoncer à des sujets a priori « séduisants » afin de garder toujours son esprit pur.
Car hors de la Torah, il n’y a pas de place pour quoi que ce soit ! Tout autre « savoir » – notamment celui qui est véhiculé par les médias – est par définition de nature à nous décourager de l’étude pure de la Torah.

Savoir « nager »
dans la Torah…

Dans le traité de Kidouchine (page 29/a), le Talmud rapporte qu’un père doit absolument étudier la Torah avec son fils, le marier, lui enseigner un métier, et aussi lui apprendre à nager. Or nos Sages nous expliquent que ce métier enseigné par le père doit justement ressembler… à la nage. De même que le nageur est immergé mais veille à ce que sa tête soit au-dessus de l’eau, ainsi faut-il choisir une profession qui permette de garder la tête hors de l’eau afin qu’elle reste claire et limpide pour pouvoir se consacrer pleinement à l’étude…


La gloire d’Israël repose sur ceux qui étudient…

En fait, la gloire véritable de notre peuple repose sur ceux qui appartiennent véritablement au monde de l’étude de la Torah : non seulement les grands maîtres enseignant dans les yéchivot ou les grands décisionnaires et les dayanim à la tête des communautés, mais aussi ceux qui, après avoir contribué à la vie sociale grâce à une journée de labeur professionnel, retrouvent modestement leur place au Bet Hamidrach pour leur étude quotidienne de Torah.

Jour après jour, ces derniers ressentent qu’ils viennent s’oxygéner à nouveau, tels des poissons qui ne peuvent vivre hors de l’eau… Tous sont reconnaissables de par leur dévouement pour autrui et l’absence de tout « superflu » dans leur existence. Au plan matériel et « extérieur », il leur faut très peu car ils sont heureux dans leur intériorité : leur bonheur ne grandit pas en fonction du volume de leur portefeuille et de leur compte en banque et ils ne sont candidats à aucune élection ni pour aucune position honorifique… C’est en effet l’étude de la Torah qui les épanouit parfaitement. Parce qu’ils sont en « branchement direct » sur Hachem et Sa Torah, c’est bien à leur mérite que notre univers doit sa propre pérennité et c’est encore grâce à eux que le monde atteindra le but ultime voulu par Hachem depuis Sa création !

Rav Hayim Yaacov Schlammé
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