Les Palestiniens viennent de remporter une victoire : malgré les efforts déployés par les Etats-Unis et Israël, Interpol a accédé mercredi matin à la demande de l’Autorité palestinienne et s’est prononcé en majorité, en séance plénière, en faveur de son admission au sein de l’organisation.

Interpol, précisons-le, est la plus importante organisation internationale de police au monde avec 190 Etats membres. Son rôle consiste à ‘permettre aux polices du monde entier de travailler ensemble pour rendre le monde plus sûr’. Dans sa présentation, elle indique en outre que son infrastructure de pointe, qui apporte un appui technique et opérationnel, aide à relever les défis de plus en plus nombreux de la lutte contre la criminalité au 21e siècle’.

Jusqu’au dernier moment, le gouvernement israélien espérait que le comité directeur d’Interpol, déciderait de ne pas débattre de la demande palestinienne. L’argument qu’il présentait devant ses membres réunis à Pékin était pourtant convaincant : il soulignait que l’Autorité palestinienne n’était pas un Etat et ne répondait donc pas aux critères fixés par Interpol. Mais cette remarque n’a pas été retenue. Les Américains, qui avaient exercé de nombreuses pressions sur les Palestiniens pour qu’ils renoncent à leur initiative, n’ont pas non plus obtenu satisfaction.

Israël a d’excellentes raisons de s’opposer à l’entrée des Palestiniens à Interpol : en effet, avec cette admission, ces derniers vont pouvoir émettre des mandats d’arrêt contre des dirigeants israéliens et avoir accès à des informations confidentielles concernant les organisations terroristes et les fonds qui leur sont versés. Ce que l’on craint à juste titre en Israël, c’est que ces renseignements parviennent au Hamas et au Fatah.

Il ne faut pas non plus oublier, dans ce contexte, le soutien apporté de façon régulière au terrorisme par le Fatah dirigé par le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Le dernier en date est l’hommage rendu au terroriste de Har Adar, qui a assassiné trois Israéliens.

Pour les Américains, l’admission des Palestiniens à Interpol risquerait de rendre plus difficiles leurs démarches en vue de ‘relancer les pourparlers entre Jérusalem et Ramallah’. Il y a deux semaines, l’administration Trump a réussi à convaincre les Palestiniens de renoncer à leur demande de devenir membre de l’Organisation mondiale du Tourisme (OMT), institution des Nations Unies chargée de la promotion d’un tourisme responsable, durable et accessible à tous, en les menaçant de fermer les bureaux de l’Olp à Washington.