Dans certaines communautés, le mariage est précédé d’un cérémonial portant en judéo-allemand le nom de « Bedeken » (« geste de couvrir »). Le fiancé, acccompagné de sa suite, se rend jusqu’au trône occupé par sa promise, aux côtés de laquelle se tiennent les deux mères. Il place un voile sur le visage de celle-ci et récite la bénédiction qu’avaient donnée à Rébecca sa mère et son frère avant qu’elle les quitte pour aller épouser Isaac :אחתנו את היי לאלפי רבבה (« Notre sœur ! sois [la mère] de milliers de myriades ! » [Berèchith 24, 60]).


Ce rituel, auquel il est fait allusion dans la GuemaraKetouboth 17b (Voir Rachi), tient notamment sa source dans les deux seuls épisodes décrits dans la Tora où des femmes se sont couvertes d’un voile.

Rébecca, lorsqu’elle a appris de la bouche d’Eliézèr, que l’homme qui marchait à sa rencontre n’était autre qu’Isaac, son futur mari, « a pris un voile et s’en est couverte » (Berèchith 24, 65).

De même Tamar, lorsqu’elle a appris que Juda, son beau-père, venait vers elle, « s’est couverte d’un voile et s’en est enveloppée » (Berèchith 38, 14).

C’est ainsi que le voile est devenu l’un des symboles de la pudeur féminine, et le Midrach réunit Rébecca et Tamar dans le même éloge en ce qu’elles donné chacune naissance à ds jumeaux (Berèchith rabba 60, 15).

C’est ce même symbole qui est à l’origine du rituel duBedeken.
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Haftarath parachath ‘Hayé Sara – Les égarements d’Adonias

La haftara de la parachath ‘Hayyei Sara, empruntée au premier chapitre du premier livre des Rois, décrit la fin du règne du roi David ainsi que les manœuvres ourdies par Adonias, l’aîné de ses fils, afin de se faire reconnaître comme son héritier et successeur.

On remarquera que l’attitude de David envers Adonias n’a pas été sans ressemblance avec celle d’Isaac envers Esaü, qu’il préférait au détriment de Jacob (Berèchith 25, 28). Le texte indique en effet qu’il ne l’avait « jamais contrarié » (I Rois 1, 6).

Un Midrach nous apprend, à propos du verset : « Mieux vaut le chagrin que le rire, car le cœur est rendu meilleur par la tristesse du visage » (Ecclésiaste 7, 3), que Salomon s’est dit plus tard : « Ah ! Si seulement mon père s’était montré plus sévère envers Adonias, il l’aurait sauvé de ses égarements et celui-ci serait resté dans le droit chemin. Il aurait ainsi échappé à la condamnation à mort que j’ai dû prononcer contre lui (I Rois 2, 24). »

Jacques KOHN zal’