En ce mois de kislev¸ tentons de cerner ce que nous nous apprêtons à commémorer lors de la fête de ‘Hanouka.
Elle a été fixée en souvenir du miracle de la fiole d’huile d’olive pure qui a brûlé huit jours au lieu d’un, et qui a ainsi laissé le temps d’en préparer une nouvelle pour l’allumage de la menora (Chabbath 21b).

Mais la victoire remportée par la poignée d’Hasmonéens sur la puissante armée grecque n’a-t-elle pas été plus décisive ?!

D’autant que seuls les prêtres ont été les témoins du prodige de l’huile, alors que la nouvelle du triomphe des Hasmonéens s’est certainement propagée comme une trainée de poudre au sein de l’humanité !

Une fête est instituée à l’appui d’un phénomène surnaturel, affirment nos Sages. Or, la victoire des Hasmonéens peut s’expliquer par des arguments logiques, alors que le miracle de l’huile demeure irrationnel. Voilà pourquoi il a déterminé l’établissement de ‘Hanouka.

Survenu dans la réalisation d’une mitswa, il a permis de comprendre que tous les événements sont dus à la seule aide divine, et de ressentir Sa présence à chaque pas. Les Juifs ont alors saisi que le combat contre les Grecs était, plus qu’un engagement physique à l’encontre d’un projet de destruction, un combat idéologique contre ceux qui voulaient imposer à tous leur philosophie et enrayer la pratique des mitswoth. Ce sont les Grecs également qui
ont commandité la célèbre Septante : la traduction en grec de la Tora par 70 (ou 72) sages d’Alexandrie.

En la vulgarisant ainsi, ils ont brisé le lien privilégié qui nous unissait à Hachem. Les Juifs ont alors compris qu’après avoir gagné le conflit militaire, ils devaient
encore remporter le combat idéologique : se protéger de l’influence helléniste et retrouver leur relation privilégiée avec Dieu. Et c’est justement grâce à cette fiole d’huile qu’ils ont atteint cet objectif : ce phénomène surnaturel ayant permis l’accomplissement d’une mitswa
a été suscité par leur proximité « rétablie » avec Hachem.

Une année durant, ils ont renforcé la transmission de maître à élève – la « Tora orale » – et ont restauré leur lien unique avec Lui. Car tel était le seul moyen de vaincre leurs adversaires, et leur victoire contre les Grecs, à ‘Hanouka, a consisté à renverser l’hellénisme par la sagesse de la Tora, symbolisée par l’huile de la menora.

Par l’étude, nous avons gagné le combat idéologique contre les Grecs, et un an après notre victoire « physique », les Sages ont fixé la fête de ‘Hanouka dans notre calendrier. Si nous continuons de la célébrer, c’est parce qu’elle nous concerne encore. En effet, ‘Hanouka est la fête de la loi orale, transmise par Hachem à Moché au mont Sinaï, puis de génération en génération pour nous protéger des agressions extérieures, et pour maintenir en notre faveur le lien unique qui nous rattache à Lui. Chacun de nous a son propre rôle à jouer dans cette transmission, selon ses aptitudes et sa personnalité.

Notre peuple était composé originellement de 600 000 âmes, qui forment le pendant des 600 000 lettres de la Tora. Tout comme celle-ci est un tout indissociable, de même sommes- nous indéfectiblement liés les uns aux autres : Nous tous avons notre rôle à jouer dans l’étude et la diffusion de la Tora, symbolisée par les lumières de ‘Hanouka. En cette période de difficultés et de bouleversements pour notre peuple, attachons-nous à transmettre la Tora à nos enfants et à ceux qui nous entourent, et puissions-nous assister à Ses prodiges !
Amen !